Immobilier : les ventes de logements neufs en France au plus bas depuis 50 ans

Le décryptage éco Fanny Guinochet Du lundi au vendredi à 7h50 et 10h20

Nouvelle illustration de la crise que traverse l’immobilier neuf : pas plus de 59 000 nouveaux logements ont été mis en vente en 2024 en France, soit moitié moins en l’espace de deux ans.

Emmanuel Cugny

Radio France

Publié le 27/02/2025 08:09

Temps de lecture : 2min

La vente de logements neufs est au plus bas depuis 50 ans, d'après le ministère de l’Aménagement du territoire. Photo d'illustration. (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

Pour référence, hors années du Covid, il se vendait en moyenne 125 000 logements neufs par an entre 2017 et 2022. En 2024, les promoteurs ont produit et mis en vente 59 000 nouveaux logements, soit moitié moins que deux ans auparavant, une baisse illustrant de nouveau la grave crise qui secoue l'immobilier neuf. Ces chiffres publiés, non pas par les promoteurs, mais par le ministère de l’Aménagement du territoire, font de 2024 la pire année du secteur depuis 50 ans.

La crise a nourri la crise, mais l’optimisme demeure

Pascal Boulanger, qui préside la Fédération des promoteurs immobiliers, explique que "comme on ne vendait pas, on n’a pas produit de nouveaux logements, donc pas acheté de terrains et on a réduit le nombre de collaborateurs", d’où les répercussions sur l’emploi.

Le patron de la Fédération se veut optimiste pour 2025, mais d’un optimisme extrêmement prudent. Selon lui, les mesures inscrites dans le budget de l’État pour 2025 pourraient permettre de relancer l’achat de logements chez les particuliers, sans atteindre toutefois des sommets. Il craint justement que le redémarrage de la machine ne provoque des hausses de prix. Tout d'abord, en raison des augmentations de salaires pour convaincre les milliers d’employés qui ont quitté le navire de revenir. Ensuite, à cause de la surenchère qui pourrait se produire sur les terrains à vendre si tous les promoteurs se remettent à racheter du foncier tous en même temps. Pascal Boulanger estime qu’il faudra deux à trois ans pour remettre cette machine en route.