L’Apec, l’association pour l’emploi des cadres, prévoit un véritable retournement de tendance côté embauches

La guerre commerciale lancée par Donald Trump rajoute de l’instabilité sur les entreprises qui déjà réduisent la voilure côté recrutements.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'Apec s'inquiète d'un retournement de tendance sur l'emploi des cadres en 2025. (THOMAS SAMSON / MAXPPP)
L'Apec s'inquiète d'un retournement de tendance sur l'emploi des cadres en 2025. (THOMAS SAMSON / MAXPPP)

Manque de visibilité, conjoncture économique en berne, tensions géopolitiques, investissements à la baisse, dissolution... Tout cela n’est pas sans conséquence sur les recrutements en France. L'Apec, l’association pour l’emploi des cadres, note un fort repli des embauches et s’attend à moins de 300 000 recrutements cette année, du jamais vu depuis 10 ans, sauf au moment du Covid. 

Et encore, les prévisions de l’Apec ont été faites avant les annonces de Donald Trump. La situation promet donc d’être encore pire sachant que certaines filières sont très exposées aux droits de douanes comme la viticulture, l’aéronautique ou l’automobile, par exemple. 

Toutes les régions sont concernées par ce retournement de tendance, tous les secteurs aussi, en particulier l’informatique, qui est pourtant traditionnellement la locomotive de l’emploi des cadres. Mais l’Apec prévoit aussi moins d’embauches du côté des études recherche et développement, ou encore sur les fonctions commerciales. Jusqu’alors, les cadres étaient ceux qui s’en sortaient le mieux, car dans notre pays, le diplôme reste le meilleur passeport pour trouver un emploi. Mais l’Apec avance ce chiffre inquiétant : en janvier dernier, on a enregistré 20% de hausse des cadres inscrits à France Travail. 

Vers une hausse générale du chômage

Et comme souvent dans les moments de repli, ceux qui vont avoir le plus de mal à trouver du travail, ce sont les moins de 25 ans. D’ailleurs, le nombre de recrutements de cadres débutants est déjà passé sous la barre des 50 000, un seuil symbolique jugé inquiétant pour les futures promotions de jeunes diplômés, explique l’Apec. Les seniors sont aussi à la peine pour changer d’entreprise, ou retrouver un emploi s’ils en cherchent. 

Ces prévisions viennent confirmer ce que les syndicats observent sur le terrain et font remonter : un véritable retournement du marché du travail est en cours, et pas seulement pour les cadres. Tous alertent sur des licenciements à bas bruits, bien au-delà des grands plans sociaux. Michel Picon, président de l’U2P, l’organisation des artisans, des associations, et des toutes petites entreprises de moins de 11 salariés, parle, par exemple, de 600 entreprises qui ferment par semaine, soit 1 500 salariés qui perdent chaque semaine leur travail.

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