L'économie américaine va bien, très bien
Barak Obama a présenté cette nuit son projet de budget 2015 – 2016 pour les États-Unis. En creux, le président américain donne une petite leçon de politique économique au reste du monde,
Barak Obama a d’abord pris acte cette nuit de la très bonne santé de l’économie américaine. Cette fois la crise est bien terminée, l’Amérique annonce un taux de croissance de plus de 3%, elle est en situation de quasi plein emploi, la confiance des ménages est au top, les Américains n’avaient pas autant consommé depuis 9 ans. Et pourtant que dit Obama : il faut augmenter les dépenses publiques pour investir, ne pas relâcher la pression, préparer l’avenir : et donc investir dans les infrastructures, dans l’éducation, dans la recherche, et dans la sécurité du pays.
Dans ce pays libéral, on aurait pu penser que l’économie étant repartie, l’Etat allait lever le pied, et bien c’est exactement l’inverse que préconise Obama. Le président américain assume aujourd’hui sans complexe une hausse sensible des dépenses publiques.
Des nouveaux impôts pour financer ces nouvelles dépenses
Le président américain entend faire contribuer davantage les foyers les plus aisés et il veut mettre aussi en place une taxe exceptionnelle sur les multinationales américaines, celles qui réalisent des profits à l’étranger, une taxe de 14% qui rapporterait près de 240 milliards de dollars. On connaît l’habileté des grandes entreprises américaines pour échapper au fisc, et bien avec cette nouvelle taxe, Obama veut les remettre dans le droit chemin. Ça fait déjà beaucoup de bruit aux Etats-Unis. On peut ajouter que ces recettes nouvelles vont non seulement financer les nouvelles dépenses mais aussi contribuer à diminuer le déficit public, qui va repasser sous la barre des 3% en 2016. C’est donc un budget presque parfait.
Un budget qui vise aussi à protéger davantage les classes moyennes
Obama a évoqué hier sa « middle class economics ». Il sait très bien que le débat sur les inégalités - qui se sont fortement accrues ces dernières années - ne fait que commencer aux Etats-Unis. Le président sait que c’est l’une des raisons qui expliquent qu’il ait perdu les élections intermédiaires et le contrôle des deux chambres. Les économistes américains le disent, les inégalités sont telles aujourd’hui qu’elles sont contreproductives, au delà même de l’argument moral. Au fond, Obama fait l’analyse que le cycle de croissance que connaît l’Amérique est très différent du précédent. La crise a été profonde aux Etats-Unis, elle s’est accompagnée de changements structurels très lourds. Le marché du travail est en train de se couper en deux : d’un coté ceux qui ont les compétences nécessaires pour profiter des mutations technologiques en cours et dont les salaires progressent sans cesse ; et de l’autre coté, les travailleurs des secteurs traditionnels, moins formés, moins qualifiés et dont les salaires réels stagnent depuis vingt cinq ans. Ces investissements voulus par le président Obama visent aussi à réduire cette fracture américaine qui guette en réalité toutes les grandes économies occidentales. Alors il faut encore ajouter un mot, Fabienne, il n’est pas certain que ce budget voie le jour, face à l’hostilité déclaré des Républicains. Mais Obama fait aussi de la politique : à moins de deux ans de l’élection présidentielle, il occupe le terrain – celui des inégalités - sur lequel s’affronteront à coup sûr les candidats à sa succession.
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