Le décryptage éco. Les salariés de Bosch à Rodez craignent un scénario à la GM&S
Le sous-traitant automobile Bosch de Rodez (Aveyron) est dans une situation qui ressemble sur bien des points à celle de GM&S Industry, dans la Creuse. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Les syndicats de l’usine Bosch à Rodez sont inquiets pour l’avenir de leur usine. L'intersyndicale a été reçue mercredi 17 janvier et a mis en garde l'Etat sur un "désastre économique". Les salariés de la société allemande craignent la fermeture du site spécialisé dans les moteurs diesels.
Avec les affaires du "Dieselgate" – les histoires de moteurs truqués – mais aussi avec la diminution programmée du diesel, mauvais pour la santé, ce sont, selon les syndicats, entre 300 et 800 emplois, sur les 1 600 que compte l’usine qui seraient menacés. S’y ajouteraient 8 500 emplois induits, sur la sellette, dans un département où l’usine est le premier employeur privé.
Et ce pourrait être le nouveau GM&S. En tout cas, il y a de fortes ressemblances avec ce qui se passe chez GM&S Industry, l’équipementier automobile de La Souterraine (Creuse). L'usine GM&S a connu des difficultés, elle a trouvé un repreneur mais plus de 150 salariés qui ont perdu leur emploi
Et GM&S, comme Bosch, est un des principaux employeurs privés dans une région où le chômage est important. Et comme GM&S, Bosch est dépendant de la commande des constructeurs automobiles. D’ailleurs, les syndicats de Bosch demandent à l’Etat de faire pression sur les constructeurs. Ils ont demandé au gouvernement que PSA s’engage à se fournir pour 30% de ses achats d’injecteurs dans l’usine de Rodez. Pour eux, c’est le seul moyen de sauver les lignes de fabrication.
Dans le cas de GM&S, PSA mais aussi Renault s’étaient vus tordre le bras par le gouvernement jusqu’à garantir finalement 22 millions de commandes. Cela n’avait pas permis de sauver totalement le site mais cela avait été un gage pour convaincre le repreneur.
Un renvoi d'ascenseur de la part des constructeurs
Les syndicats de Bosch utilisent le même argument que celui avancé par les GM&S : PSA et Renault peuvent faire preuve de patriotisme économique. L'État et les contribuables sont bien venus à la rescousse de Renault et PSA quand ils étaient en grandes difficultés, à eux de renvoyer l'ascenseur maintenant qu'ils se portent mieux. On l’a vu ces derniers jours, les constructeurs auto français ont retrouvé des couleurs.
Que va-t-il se passer pour Bosch ? Pas sûr que les constructeurs se laissent tordre le bras une deuxième fois pour des commandes. En attendant, les salariés inquiets promettent d’intensifier la pression sur le gouvernement. D’autant que Bosch est un dossier qu’Emmanuel Macron connaît bien. Il s'était rendu à Rodez en août 2016, lorsqu’il était ministre de l’Economie, et il avait été accueilli par des sifflets. Il s’était voulu rassurant, en disant que le diesel "reste au cœur de la politique industrielle française" et que "l'avenir du diesel passe par l'innovation".
La semaine prochaine, le patron allemand est attendu sur le site aveyronnais. Les salariés espèrent qu’il leur annoncera des investissements, pour que l’usine de Rodez s’oriente dans le diesel deuxième génération et les véhicules du futur… mais ce n’est pas sûr... Autant dire qu’on risque d’entendre parler de Bosch ces prochains jours et que celapeut vraiment devenir le nouveau GM&S.
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