Le pont du 8-Mai sera-t-il gâché par la grève à la SNCF ?

Des réunions se tiennent mercredi entre syndicats et direction. Mais les discussions s'avèrent difficiles, chaque camp campant sur ses arguments.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les TGV et TER vont-ils rester à quai la semaine du 5 au 11 mai 2025 ? (photo d'illustration). (DAMIEN MEYER / AFP)
Les TGV et TER vont-ils rester à quai la semaine du 5 au 11 mai 2025 ? (photo d'illustration). (DAMIEN MEYER / AFP)

La direction de la SNCF multiplie les échanges avec les syndicats alors qu’un préavis de grève a été déposé par les syndicats Sud Rail et la CGT pour toute la semaine du 5 au 11 mai, dont le pont du 8-Mai. La SNCF tente d’éviter un conflit social coûteux, un jour de grève correspondant à 20 millions d’euros de perdus pour le groupe, mais sans faire trop de concessions.

Par exemple, les syndicats se plaignent que les plannings des agents sont trop souvent modifiés à la dernière minute. La direction n’est pas contre revoir certaines organisations du travail mais pas question de rouvrir le dossier des rémunérations. Car les syndicats demandent aussi des augmentations de leurs primes. C’est même le nerf de la guerre ! Sud Rail demande jusqu’à 100 euros par mois en plus minimum, la CGT, veut que, pour les conducteurs, la prime de traction soit revue. Mais, la direction refuse de discuter argent, alors que les NAO, les négociations salariales obligatoires ont eu lieu et qu’un accord a été trouvé : cette année, il est prévu 2,2% d’augmentation pour les cheminots, soit plus que l’inflation.

Un compromis difficile 

La SNCF met d’ailleurs en avant que ca a été le cas aussi les années précédentes : entre 2022 et 2024, la rémunération des agents a progressé de 17% en moyenne, soit, là encore, bien plus que la hausse des prix. Mais les syndicats jugent que c’est très insuffisant au regard des résultats du groupe. Car la SNCF fait des bénéfices. Depuis quatre ans, la compagnie ferroviaire est dans le vert. L’an dernier, son bénéfice net a atteint 1,6 milliard d'euros et les trains ne désemplissent pas. La fréquentation des TGV, par exemple, a battu le record de 163 millions de voyageurs l’an dernier, soit 14% de plus qu’il y a cinq ans. Idem pour les TER et trains régionaux : plus 33% en cinq ans. Dans ce contexte, la SNCF dit faire le job : elle redistribue aux cheminots, embauche, réinvestit dans le groupe, notamment pour moderniser un réseau  vieillissant.

Un compromis va donc être difficile à trouver. C'est le bras de fer, avec d’un côté, des syndicats plus déterminés encore depuis que le ministre des Transports, Philippe Tabarot s’en est mêlé, estimant vendredi dernier que ce mouvement n’était pas légitime, et de l’autre, une direction qui ne veut pas lâcher et mise sur l’opinion, en espérant que l’impopularité de cette grève fera reculer les syndicats. Il reste 15 jours pour éviter le blocage.

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