Le salon du jeu vidéo Gamescom ouvre ses portes en Allemagne dans un secteur en plein doute

Après des années de croissance liées aux confinements, le secteur connaît des turbulences avec des ventes en baisse, des licenciements massifs et des studios qui ferment. Les professionnels s’interrogent sur l’avenir, entre superproductions risquées et créations plus modestes mais prometteuses.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
En 2024, le salon a rassemblé à Cologne 1 400 exposants venant de 64 pays. (INA FASSBENDER / AFP)
En 2024, le salon a rassemblé à Cologne 1 400 exposants venant de 64 pays. (INA FASSBENDER / AFP)

Gamescom, l’un des plus grands salons du jeu vidéo ouvre ses portes mercredi 20 août à Cologne en Allemagne. Pendant cinq jours, les professionnels exposent leurs nouveautés, les passionnés viennent les tester, plus de 350 000 visiteurs sont attendus Ils viennent d’Europe, des États Unis, de Chine pour découvrir les dernières créations de plus de 1 500 exposants. Microsoft présentera ses nouvelles consoles portables prévues pour la fin de l'année 2025. Nintendo, absent l’an dernier du salon, revient en force en 2025, auréolé du lancement record de sa Switch 2. Google, Ubisoft et la plupart des autres éditeurs sont également présents.

Pourtant, l’ambiance est mitigée. Après des années fastes liées aux confinements, le secteur connaît quelques turbulences. Il y a d’abord eu des tensions sur l’approvisionnement de puces pour fabriquer les consoles. Ensuite, malgré un catalogue de titres de jeux qui s’élargit, le nombre de joueurs et le temps de jeu ont plutôt tendance à stagner. Les ventes de jeux vidéo, consoles et accessoires sont en baisse : -5,8 % en France par rapport à l’année précédente, selon les derniers chiffres du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs.

Des licenciements dans la filière

Dans l’Hexagone, ces ventes ont tout de même représenté plus de 5,5 milliards d’euros en 2024, ce qui reste une belle performance. Cependant, on observe la fermeture de studios et des projets avortés. Il y a des licenciements. Depuis deux ans, les professionnels estiment que près de 30 000 salariés ont perdu leur emploi dans le secteur. Début juillet, Microsoft a, par exemple, annoncé la suppression de 9 000 postes, notamment dans ses studios de jeux.

L’Intelligence Artificielle ne dope pas le secteur. Elle rend les jeux plus intelligents, plus participatifs et enrichit les expériences. Mais, revers de la médaille, elle contribue aussi à supprimer des postes. Dans ce contexte, les professionnels s’interrogent : faut-il continuer à miser sur des blockbusters, ces superproductions aux budgets colossaux, ou se tourner vers des créations plus resserrées qui, si elles ne trouvent pas leur public, ne mettent pas en péril des studios entiers ? Preuve en est le succès du titre français Clair Obscur : Expédition 33, petite production qui a pourtant cartonné avec plus de quatre millions d’exemplaires vendus.

Le secteur est donc en pleine réflexion sur son futur modèle. Sans mauvais jeu de mots, il a le sentiment de jouer sa survie.

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