Les entreprises françaises continuent d’embaucher, malgré le contexte économique morose

France Travail communique mardi les chiffres de l’emploi pour le deuxième trimestre. Si l’on en croit les dernières données communiquées par les services de l’État, ils sont plutôt positifs vu le montant de cotisations perçues.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Depuis le début de 2025, les embauches repartent à la hausse, + 2% environ au deuxième trimestre par rapport au premier (image d'illustration). (LIONEL VADAM  / MAXPPP)
Depuis le début de 2025, les embauches repartent à la hausse, + 2% environ au deuxième trimestre par rapport au premier (image d'illustration). (LIONEL VADAM / MAXPPP)

Les embauches se poursuivent en France, phénomène, qui peut paraître paradoxal vu le contexte économique mais constaté par les services de l’Urssaf, l’organisme chargé de collecter et redistribuer les cotisations sociales. C’est donc un excellent observatoire puisque le volume des cotisations perçues auprès des entreprises et des salariés est un vrai thermomètre : plus il y a d’emplois, plus on cotise ; moins il y a d’emplois, moins on cotise. C’est logique.

Que dit donc l’Urssaf ? Que le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) a augmenté de près de 2% au deuxième trimestre (entre avril et juin) par rapport au 1er trimestre. Entre avril et juin, cela fait concrètement 2 350 000 embauches de salariés par les entreprises françaises.

Un niveau de recrutements en CDI jamais atteint

Est-ce un vrai changement si l'on regarde les données sur une plus longue période ? C’est une tendance de reprise depuis le début de l’année qui succède à plusieurs mois consécutifs de baisse depuis la mi-2022. La progression est d’autant plus remarquable qu'elle est portée par le dynamisme des déclarations d’embauches en CDI (contrats à durée indéterminée) : +4% sur trois mois. À l’inverse, les déclarations d’embauches en CDD (durée déterminée) baissent de près d’1%. La part des CDI dans les recrutements s’établit globalement à 52% et l’Urssaf assure que c’est un niveau jamais atteint.

Comment expliquer cette dynamique en termes d’embauches dans un contexte économique et politique bourré d’incertitudes ? Quand on regarde de près, le plus grand nombre de recrutements se fait dans les entreprises de moins de 20 salariés, des PME. C’est beaucoup moins élevé dans les grandes structures. On pourrait donc en conclure que, malgré les incertitudes sur l’évolution de la conjoncture, les petites entreprises ont des commandes à honorer, même s’il reste des secteurs compliqués, dont le bâtiment.

C’est le signe que l’économie française se montre plutôt résiliente jusque dans les créations d’entreprises puisque, et c’est l’autre chiffre positif, au premier semestre, l’Insee a recensé 575 000 nouvelles immatriculations de sociétés, dont les microentreprises, auprès du registre du commerce. Niveau proche de celui de l’an dernier.

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