Syndicats : un 1er-Mai en ordre dispersé
Si le 1er-Mai rime avec mobilisation pour cette traditionnelle fête des travailleuses et des travailleurs, les syndicats manifestent cette année en ordre dispersé.
Cette année pour le 1er-Mai, il n'y a pas d’intersyndicale, ni de mot d’ordre commun, ni de cortège unitaire des organisations syndicales, comme on a pu voir lors des luttes contre les réformes des retraites.
Sophie Binet, à la tête de la CGT, et Frédéric Souillot, de Force ouvrière, défileront à Paris avec la FSU et Solidaires, des associations de jeunes, "au nom de la paix et les libertés". Une mobilisation à coloration très internationale, avec des syndicalistes venus d’Ukraine et d’Amérique. De son côté, Marylise Léon, la chef de file de la CFDT, participera à une table ronde sur le travail, au Forum des Halles à Paris avec Laurent Escure, le numéro un de l'Unsa.
Marquer les divergences de fond
Cela rappelle peu le conclave retraites, puisque Force ouvrière et la CGT ont claqué la porte alors que la CFDT a choisi de rester. Des positions pour marquer des divergences de fond.
Par exemple, la CFDT n’est pas opposée à la suppression de l’abattement fiscal des 10% pour les retraités, alors que la CGT est résolument contre demander le moindre effort aux retraités. La CFDT est prête à négocier des aménagements à la réforme de 2023, comme sur la pénibilité, quand pour la CGT, c’est l’abrogation de la réforme ou rien.
Mais c’est aussi l’illustration de stratégies complètement différentes : la CFDT comme toujours, cherche à négocier avec le patronat, mais aussi avec la gauche ou la droite, c’est son ADN. Alors que la CGT, elle, joue le rapport de force, la lutte, la contestation, certains diront la radicalité. Les vieux clivages qui traversent le syndicalisme français ressurgissent donc pour ce 1er-Mai, chacun tenant à bien marquer son identité.
Attitudes face aux partis politiques
Tous sont unis contre l’extrême droite et le Rassemblement national, il n’y a pas de débat. En revanche, pour les autres forces politiques, c’est différent. Jusqu’à peu, les syndicats étaient vigilants à bien respecter la charte d’Amiens de 1906, qui veut que le distinguo entre démocratie sociale et démocratie politique, soit bien marqué. C’est-à-dire que les centrales gardent leurs distances avec les politiques, y compris dans les manifestations, par souci d’indépendance, mais aussi par peur de l’instrumentalisation.
Mais, là, une véritable rupture s’opère du côté de la CGT. Pour le pouvoir d’achat et les retraites, Sophie Binet appelle le 5 juin prochain à manifester avec le groupe de gauche à l’Assemblée nationale. L’an dernier, après la dissolution de l’Assemblée, et pour les élections législatives, elle avait appelé à voter pour le Nouveau Front populaire. Signe que la CGT se politise de plus en plus.
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