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Travail : l'emploi salarié continue de progresser en France

Le décryptage éco Fanny Guinochet Du lundi au vendredi à 7h50 et 10h20

Près de 90 000 emplois crées dans le secteur privé, selon l’Insee, ce premier trimestre. La dynamique reste positive alors que la croissance est faible. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Fanny Guinochet

Radio France

Publié le 09/06/2023 11:15

Temps de lecture : 3min

Le logo de Pôle emploi sur une agence à Metz (Moselle). (NATACHA KADUR / RADIOFRANCE)

Cela fait neuf trimestres d’affilée que l’emploi salarié progresse en France alors qu’on enchaîne les crises, sanitaire, énergétique, la guerre aux portes de l’Europe, l’inflation... Mais, au total, depuis fin 2019, l’économie française a créé presque 1,5 million de nouveaux emplois. Ce bon chiffre s’explique en partie grâce à l’alternance et l’apprentissage, qui ont connu un véritable coup d’accélérateur, boostés par la réforme et les primes de l’État pour l'embauche de jeunes. À tel point qu'aujourd’hui, selon l’Insee, ça présente un bon tiers de ces créations de postes

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Mais, depuis le Covid, aussi, les organisations de travail ont aussi changé. Par exemple, dans la restauration, il y a moins de coupures d’horaires. Il faut alors plus de personnel pour assurer un même poste, ce qui entraîne des recrutements. Résultat : ces derniers mois, en France, on a plus de monde en emploi qu’avant, mais une productivité qui faiblit. Cela veut dire qu’on met plus de temps qu’avant pour effectuer une tâche ou une mission, et qu’il faut plus de monde qu’avant.

C'est normal que les apprentis soient moins efficaces que les travailleurs expérimentés. Selon les économistes, cette baisse de la productivité n’est pas une très bonne nouvelle pour l’économie, car elle tient aussi aux aides Covid, comme le chômage partiel. Ces aides ont encouragé les entreprises à garder leurs salariés dans les effectifs, à ne pas licencier, alors qu’elles n’ont pas forcément retrouvé leur niveau d’activité.

Est-ce que ces bons chiffres de l’emploi vont durer ?

Si on en croit les prévisions de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), il faut s’attendre à une lente remontée du chômage avec la fin des aides, du "quoi qu’il en coûte", mais aussi parce que des secteurs sont à la peine, comme la construction, ou le bâtiment qui connaissent un retournement.

Le gouvernement, lui, est plus optimiste : il met en avant les milliers de jobs à venir dans l'industrie, qui reste très dynamique, dans le nucléaire, les énergies renouvelables, ou la transition écologique. Après l’implantation de gigafactories de batteries électriques, ou de sites de composants électroniques, l’exécutif s’apprête d’ailleurs à annoncer, dès la semaine prochaine, plusieurs ouvertures d’usines, dans la pharmacie ou encore l’aéronautique avec de nombreux postes à la clef.