Université d'été du Medef : les patrons inquiets de l'instabilité politique actuelle

La rentrée du Medef s’ouvre dans un climat d’inquiétude, entre chute du CAC 40, hausse des taux d’emprunt et crainte d’instabilité politique liée à François Bayrou.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, après une réunion avec le Premier ministre français, à l'hôtel de Matignon, à Paris, le 24 juin 2025. (ALAIN JOCARD / AFP)
Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, après une réunion avec le Premier ministre français, à l'hôtel de Matignon, à Paris, le 24 juin 2025. (ALAIN JOCARD / AFP)

La Ref, la traditionnelle université du Medef ouvre ses portes mercredi 27 août dans une ambiance un peu tendue, après l’annonce de François Bayrou d’engager sa responsabilité le 8 septembre. L’inquiétude et la méfiance des chefs d’entreprise se mesurent très concrètement, en deux séances consécutives le CAC 40 a perdu 3%. Dès lundi soir, les taux d’emprunts de la France ont grimpé, on risque bientôt d’emprunter plus cher que l’Italie.

Dans ce contexte, difficile pour les patrons d’être sereins ! Surtout quand par ailleurs, la conjoncture internationale est sombre, que le couperet des droits de douane est tombé à 15% pour les exportations vers les États-Unis. Et quand en plus, vous avez un ministre de l’Économie, Éric Lombard qui explique, qu’il y a un risque que le FMI, le Fonds monétaire international intervienne pour gérer les comptes de l’hexagone, comme il l’a fait mardi, difficile pour les chefs d’entreprise d'être très détendus à Rolland Garros, où se tient cette année, l’université d’été du Medef.

Pour ces chefs d'entreprise, la manœuvre politique de François Bayrou fragilise l’économie. Ils ont en mémoire, comme un trauma, la dissolution de l’Assemblée nationale. Ils se souviennent qu’elle a plombé le climat des affaires. Les entreprises ont mis le frein sur leurs investissements, gelé les embauches, et comme le vote du budget a été décalé, les commandes ont aussi été freinées. Tous ces risques réapparaissent aujourd’hui. Autant d'éléments qui expliquent leur appel à la responsabilité des élus, pour maintenir la stabilité politique. En plus, ils ne le disent pas trop fort, mais le budget que prépare François Bayrou leur convient.

Des chefs d'entreprise plutôt épargnés par Matignon

Dans la copie présentée par François Bayrou cet été, les entreprises s’en sortent plutôt bien. Comme elles subissent des prélèvements obligatoires parmi les plus élevés du monde, Matignon a choisi de les préserver. Pour 2026, par exemple, François Bayrou n’a pas prévu d’appliquer sur les grands groupes la taxation exceptionnelle de huit milliards d’euros comme en 2025. Globalement, les patrons ne sont pas opposés aux mesures destinées à inciter les salariés à travailler plus, comme les deux jours fériés ou le nouveau tour de vis sur les droits des chômeurs.

Si François Bayrou tombe, à quelle sauce seront-ils mangés ? C’est l’inconnue. Coïncidence cette année, le slogan choisi par Patrick Martin, le président du Medef pour son l’ université d’été, c’est "jeu décisif, l’heure des choix." C’est peu dire !

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