Audition de François Bayrou : "Je ne veux pas que le Premier ministre soit l’arbre qui cache la forêt des horreurs", réagit une victime de Bétharram

Cette audition "est juste une étape dans l’affaire Bétharram, qui ne doit pas être l’affaire Bayrou", insiste Pascal Gélie, membre du collectif des victimes de violences de l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram.

Article rédigé par franceinfo
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L'établissement Notre-Dame de Bétharram, en mars 2025. (NAJAT ESSADOUKI / ICI BÉARN BIGORRE)
L'établissement Notre-Dame de Bétharram, en mars 2025. (NAJAT ESSADOUKI / ICI BÉARN BIGORRE)

"Je ne veux pas que le Premier ministre soit l’arbre qui cache la forêt des horreurs", réagit jeudi 15 mai sur franceinfo Pascal Gélie, membre du collectif des victimes de violences de l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram où il a été pensionnaire entre 1989 et 1990. Alors que l’affaire Bétharram, qui met en lumière des faits de violences dans cet établissement scolaire catholique, secoue l’opinion publique, le Premier ministre François Bayrou a réaffirmé mercredi soir sous serment, devant la commission d’enquête parlementaire sur les violences dans les établissements scolaires, qu’il ne savait pas. 

Pour Pascal Gélie, cette audition "est juste une étape dans l’affaire Bétharram, qui ne doit pas être l’affaire Bayrou. Je ne veux pas que le Premier ministre soit l’arbre qui cache la forêt des horreurs". Il rappelle que, loin de la médiatisation de l’audition, "les victimes restent dans les ténèbres pendant" que François Bayrou "est dans la lumière". Pascal Gélie pense aux "personnes mises en cause", qui "regardent la télé en sirotant un petit verre avec un léger sourire, en se disant : ‘Nous, on peut continuer notre vie comme si de rien n’était’." 

"Maintenant il faut prendre des décisions"

Interrogé sur la prestation de François Bayrou devant la commission, Pascal Gélie estime que c'était "un exercice périlleux pour lui. J’ai senti un homme parfois sincère et qui a reconnu une part de ses responsabilités". Il reconnaît que l’audition [du Premier ministre] a permis de faire avancer la lutte contre les violences en milieu scolaire : "Je le crois un peu parce que, effectivement, ça permet d’en parler. Mais maintenant il faut arrêter d’en parler, il faut prendre des décisions. Il est maintenant temps d’agir."   
Selon lui, l’affaire Bétharram doit servir à faire évoluer la réflexion sur la prescription et la protection des enfants

"Plus Bétharram permet de faire réfléchir tout le monde sur la prescription, mieux c’est."

Pascal Gélie, membre du collectif des victimes de violences de l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram

à franceinfo

"Plus Bétharram permet de réfléchir sur les violences et sur les attaques des enfants en général partout où ils sont, ça reste une bonne chose", poursuit Pascal Gélie.
 
L’audition de François Bayrou a également été marquée par un vif échange au sujet de  Françoise Gullung, enseignante de mathématiques à Notre-Dame-de-Bétharram de 1994 à 1996, qui affirme avoir alerté François Bayrou sur les faits, ce que le Premier ministre conteste vivement, déclarant devant la commission qu’"elle a affabulé". Pascal Gélie tient à souligner le rôle de l’enseignante : "J’ai croisé Françoise Gullung, on s’est parlé au téléphone, on s’est vu sur un plateau de télévision, etc. C’est la seule prof qui aime ses élèves et qui les a défendus. Personne ne l’a soutenue à l’époque".

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