Félicité Kindoki et Espérance Miezi : "On a voulu souligner le racisme inconscient"
Félicité Kindoki et Espérance Miezi sont deux soeurs d'origine congolaise. Elles ont grandi en région parisienne dans un environnement afro-européen et se sont enrichies de cette double culture. Adeptes de l'autodérision, elles ont écrit Comment savoir si vous êtes noir, aux éditions J'ai Lu, afin d'immortaliser les moments les plus drôles (mais aussi les plus cruels) de leur existence.
Au premier abord c'est un livre juste pour rire, et c'est drôle, mais au final cela fait aussi réfléchir et surtout cela peut faire sauter quelques clichés et quelques barrières.
"On a voulu se servir de l'humour pour expliquer qui nous étions, qui sont les noirs, comment nous vivons notre couleur au quotidien. On y trouve de tout. Ce sont des anecdotes de la vie quotidienne, avec des amis, au travail, en famille... ", expliquent Félicité Kindoki et Espérance Miezi.
Il y a des pages sur leur éducation, et sur leurs parents : "Papa rentre à la maison, étape 1, on ne se réjouit pas, on fuit tous dans la chambre, étape 2, il s'allonge sur l'unique canapé de la maison, étape 3, il zappe secret story pour mettre la chaîne animalière... jusqu'à l'étape 7, si tu as l'audace de soupirer il est prêt à bondir pour te mettre un cocotta ".
"Un cocotta est un coup très violent donné au sommet du crane avec le majeur. On a caricaturé, mais de base le rituel est souvent le même et ce qui est drôle c'est de pouvoir le voir autrement. "
Puis c'est au tour de leur mère : "Ta mère te dit, accompagne-moi il vaut mieux ne rien avoir prévu dans la journée et si elle commence par pardon, suivi de ton prénom, c'est mort, le service qu'elle va te demander va te prendre 15 ans ".
On comprend dans ces pages que Félicité Kindoki et Espérance Miezi ont eu une éducation assez stricte, dans une maison où ça bougeait plutôt beaucoup, cela crie fort parfois, mais surtout où il y a beaucoup d'amour, et d'humour.
Dans leur livre, elles abordent le racisme inconscients, les remarques désagréables entendues à l'école et ailleurs. Elles veulent que les gens comprennent que ce n'est pas parce que l'on est noir que l'on est différent et que l'on est avant tout des êtres humains.
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