Grève à la SNCF : une obligation de se déclarer gréviste "72 heures" avant, au lieu de 48 heures, "serait plus utile", selon le ministre des Transports
La grève en cours en cette semaine de pont du 8-Mai épargne, pour l'heure, les grandes lignes. "Nous sommes loin d'une semaine noire", a déclaré dimanche le PDG de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet. Un optimisme plutôt partagé par le ministre Philippe Tabarot.
"Il faudra tirer un enseignement de cette grève", analyse mardi 6 mai sur franceinfo le ministre des Transports Philippe Tabarot, alors que des préavis ont été déposés cette semaine par la CGT-Cheminots et Sud-Rails. En ce début de semaine, aucune perturbation n'a été annoncée sur les grandes lignes. Les annulations de train restent concentrées sur les trains régionaux et certains RER en Île-de-France.
"Il y a probablement 14 000 trains qui vont circuler aujourd'hui sur 15 000 trains sur l'ensemble du territoire national, ce qui est quand même significatif, avec aucune perturbation sur les TGV, aucune perturbation sur les trains d'équilibre du territoire", avance-t-il. Loin, donc, des "présentations catastrophiques" faites les semaines précédant la grève, même si la SNCF doit affiner mardi matin les prévisions de trafic pour le week-end du pont du 8-Mai, où le préavis de SUD-Rail vient s'ajouter.
La grève aujourd'hui est "un préalable" au lieu d'être "un recours"
"Le gouvernement n'a pas mis de pression sur la SNCF et sa direction pour trouver un accord coûte que coûte et sortir le carnet de chèques, assure Philippe Tabarot. C'est une nouvelle manière de traiter les rapports sociaux". Il tacle "un certain nombre de gouvernements" précédents, qui "ne se sont pas cachés et demandaient absolument à la direction de la SNCF de trouver une solution pour régler la situation". "Aujourd'hui, plutôt que la grève soit un dernier recours, elle est devenue un préalable et ce n'est malheureusement pas l'objectif de la grève ou du droit de grève, qui est un droit constitutionnel que je respecte mais qui doit être encadré sous certaines formes", soutient Philippe Tabarot.
Selon lui, des évolutions du droit de grève à la SNCF peuvent être réfléchies. Il cite notamment "les préavis dormants", qui désigne des préavis déposés mais dont l'usage n'est pas immédiat. Il permet aux syndicats de mettre la pression, en ayant la possibilité de déclencher une grève à tout moment pendant la période de validité du préavis sans avoir besoin d'en redéposer un. Il estime également que la possibilité pour les cheminots de se déclarer grévistes seulement 48 heures avant est "une difficulté" pour l'organisation du service. "Je pense que 72 heures serait plus utile", pour permettre une meilleure information des usagers. "C'est quelque chose qui au niveau législatif pourrait peut-être un jour évoluer", déclare le ministre.
Des préavis ont été déposés cette semaine par la CGT-Cheminots et Sud-Rails. Les cheminots réclament une hausse des rémunérations et une meilleure anticipation des plannings, trop souvent modifiés à la dernière minute d'après eux. Pour le pont du 8-Mai, un influent collectif de contrôleurs baptisé Collectif national ASCT (CNA) s'est joint à l'appel à la mobilisation, lui donnant de l'ampleur.
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