"L'objectif est de se rapprocher le plus rapidement possible des 50 000 réservistes" : l'ambition de la gendarmerie pour la réserve nationale

"L'ensemble des forces armées représentent plus de 44 000 réservistes aujourd'hui", estime le général Jean-Pierre Gesnot, commandant la gendarmerie pour les réserves et la jeunesse, alors que le sujet de la défense nationale est au cœur de l'actualité.

Article rédigé par franceinfo
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le général Jean-Pierre Gesnot, commandant de la gendarmerie pour les réserves et la jeunesse, mardi 11 mars (FRANEINFO / RADIO FRANCE)
le général Jean-Pierre Gesnot, commandant de la gendarmerie pour les réserves et la jeunesse, mardi 11 mars (FRANEINFO / RADIO FRANCE)

La défense nationale est en enjeu important dans un contexte de tensions internationales et de désengagement américain en Ukraine. Si le service militaire national n'est plus obligatoire depuis 1997, il existe une réserve de volontaires prête à s'engager pour aider à la défense nationale. Les réservistes de l'armée de terre, la marine nationale, l'armée de l'air et de l'espace étaient 44 535 en 2024. "Nous sommes presque 37 000" dans la gendarmerie en 2025, explique le général Jean-Pierre Gesnot, commandant de la gendarmerie pour les réserves et la jeunesse, mardi 11 mars. "Notre objectif est de se rapprocher le plus rapidement possible des 50 000", dit-il. "On a pour mission de se préparer à des situations potentiellement dégradées et de poursuivre ce recrutement massif." 
 
franceinfo : Combien la France possède-t-elle de réservistes actuellement ? 
 
Général Jean-Pierre Gesnot : L'ensemble des forces armées représentent plus de 44 000 réservistes aujourd'hui. En ce qui concerne la gendarmerie, nous sommes presque 37 000 en ce début d'année 2025. Si malheureusement des actions de déstabilisation venaient à avoir lieu sur le territoire national, on pourrait engager la réserve sur des missions de défense opérationnelle du territoire qui pourraient effectivement nous amener à exercer, nous les réservistes de la gendarmerie, d'autres missions que celles qui leur sont confiées habituellement, qui sont essentiellement des missions de sécurité publique.  
 
Quelles seront les missions des réservistes de la gendarmerie ? 
 
Il s'agirait globalement de protéger les installations d'importance vitale du pays, celles qui permettent à la vie économique de continuer de fonctionner de manière normale. On assurerait cette protection en lien avec les armées, dans un cadre juridique particulier qui serait celui de la défense opérationnelle du territoire et qui nous amènerait, en ce qui concerne la gendarmerie, à effectuer de la recherche du renseignement dans la profondeur autour de ces installations d'importance vitale. En fait, il s'agirait pour nous d'assurer une présence, de contrôler des personnes, des véhicules. 
 
Les réservistes sont-ils de vrais gendarmes ? 
 
Une partie d'entre eux sont d’anciens militaires, à peu près 40%. Puis d'autres sont des fonctionnaires, des étudiants, des employés, des chefs d'entreprise que nous recrutons, que nous formons. 

Il y a une préparation militaire qui est la phase de formation, une quinzaine de jours. On les forme au maniement de l'arme puisqu'ils seront armés."

Commandant Jean-Pierre Gesnot

à franceinfo

Et puis, effectivement, on va leur confier un certain nombre de missions en lien avec les militaires. 
 
Les réservistes sont-ils payés ? 
 
Ils sont payés en fonction de leur grade. Au début on démarre avec des sommes qui ne sont pas très, très importantes. On ne s'engage pas dans la réserve uniquement pour des motifs financiers. C'est surtout la volonté de s'engager qui est à mettre en exergue. Après, on peut faire une carrière. J'ai des réservistes qu'on a recrutés, qui ont aujourd'hui 15, 17, 20 ans de réserve. 
 
Est-ce que les tensions géopolitiques actuelles génèrent un afflux de candidatures ? 
 
C'est un peu tôt pour le dire. On a habituellement beaucoup de candidats. On effectue notre recrutement au niveau régional. Aujourd'hui, chaque région compte à peu près 5 à 600 candidats à traiter. On a un flux constant de recrutement. En 2024, on a recruté 3 200 réservistes en gendarmerie, donc c'est un nombre très, très important. 
 
Vous êtes à peu près 37 000 réservistes dans la gendarmerie. Quel est votre objectif ? 
 
Notre objectif est de se rapprocher le plus rapidement possible des 50 000. Pour remplir à la fois les missions du quotidien et celles qu'on pourrait remplir dans le cadre de la défense opérationnelle du territoire, ce ne sera pas de trop. S'y préparer, c'est le devoir qui nous incombe. On a pour mission de se préparer à des situations potentiellement dégradées et de poursuivre ce recrutement massif. C'est quelque chose d'important et d'essentiel. 

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