Missiles iraniens sur Israël : "Cette attaque est l'illustration d'un véritable échec" de l'Iran, estime un spécialiste
L'Iran a tiré, mardi, près de 200 missiles sur Israël en réponse à l'assassinat des chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien. Paradoxalement, cet événement montre que la République islamique n'est fondamentalement pas en mesure de riposter, selon Frédéric Encel, docteur en géopolitique et maître de conférences à Sciences Po Paris.
En près de six mois, c'est la deuxième attaque perpétrée par l'Iran contre l'Israël. Une nouvelle étape dans ce conflit au Proche-Orient a été franchie, mardi 1er octobre. L'Iran a annoncé avoir tiré près de 200 missiles sur le territoire israélien pour venger notamment la mort du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah tué vendredi au Liban. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou assure que l'Iran en "paiera le prix".
"On est dans une escalade du conflit. Est-ce qu'elle va encore augmenter d'un cran ?, questionne le Général Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique et directeur du cabinet "La Vigie". On va probablement avoir une réaction israélienne. Et la question que nous ne savons pas encore aujourd'hui c'est : est-ce que l'Iran ripostera encore face à une riposte israélienne ?" Pour Frederic Encel, docteur en géopolitique et maître de conférences à Sciences Po Paris et auteur notamment de L’Atlas géopolitique d’Israël aux Éditions Autrement, "qualitativement, l'Iran ne pourrait pas faire plus que ce qu'ils font actuellement".
Un échec militaire pour l'Iran ?
"L'attaque d'hier est une illustration d'un véritable échec pour l'armée iranienne", estime Fréderic Encel. Ces dernières années, l'Iran a largement développé ses moyens militaires. Pour le spécialiste du Proche-Orient, si l'Iran "devait d'une manière ou d'une autre réagir" après les durs coups portés au Hezbollah pro-iranien, dont plusieurs chefs militaires ont été tués par Israël, et après une semaine de frappes au Liban, la République islamique n'est fondamentalement pas en mesure de riposter. "Quand vous propulsez 200 missiles, que vous faites un mort, qui plus est un palestinien musulman de Cisjordanie (…) le roi est nu", fait remarquer Frédéric Encel.
L'attitude des pays arabes est bien sûr l'une des clés de cette crise. "On voit bien qu'en dépit de la guerre (à Gaza), la montée des tensions depuis le 7 octobre, l'Egypte et la Jordanie, déjà signataires de traités de paix depuis respectivement 1978 et 1994, ont maintenu leur traité" avec l'Etat hébreu, note Frédérique Ancel.
"Israël tente de rassurer ses partenaires arabes quant à sa capacité à leur apporter aide et protection contre l'axe chiite."
Frédéric Encel, docteur en géopolitiqueà franceinfo
"On voit bien que les accords d'Abraham avec quatre autres États arabes (Émirats arabe Unis, Bahreïn, Soudan et Maroc) tiennent parfaitement la route", poursuit Frédéric Encel.
Restaurer une crédibilité militaire
Dans cette confrontation, les objectifs sont clairs pour ces spécialistes. "Depuis le 7 octobre, chacun est en train de lutter pour restaurer sa crédibilité. Israël a voulu restaurer sa crédibilité militaire et ses services de renseignements et aujourd'hui, c'est la même chose de la part de l'Iran", affirme Olivier Kempf.
Israël souhaite prouver que "le 7 octobre aura été une parenthèse et non pas une normalité", explique Frédéric Encel, et c'est ce à quoi le gouvernement s'engage depuis le début du conflit. "Ils ont bien montré au Liban ces dernières semaines qu'ils étaient en capacité d'empêcher un 7 octobre en provenance du Liban", conclut-il.
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