"Nous vivons un moment historique du point de vue de l'état de la menace, au plus haut", déclare le chef de l'Office anti-stupéfiants

Dimitri Zoulas, chef de l'Office antistupéfiants (Ofast) qui coordonne la lutte antidrogue en France, s'inquiète d'une montée en puissance inédite des trafics.

Article rédigé par franceinfo
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Dimitri Zoulas, chef de l'Office anti-stupéfiants (OFAST) qui coordonne la lutte anti-drogue, le mercredi 19 mars. (FRANCEINFO / LE GRAND TEMOIN)
Dimitri Zoulas, chef de l'Office anti-stupéfiants (OFAST) qui coordonne la lutte anti-drogue, le mercredi 19 mars. (FRANCEINFO / LE GRAND TEMOIN)

Alors que les saisies de cocaïne en zone gendarmerie ont été multipliées par 10 en deux ans, selon le réseau "Ici", Dimitri Zoulas, chef de l'Office antistupéfiants (Ofast) qui coordonne la lutte antidrogue, avance, mercredi 19 mars, que "si on continue à ce rythme, on doublera chaque année". Certes, dit-il, "il est trop tôt pour extrapoler", mais, prévient-il, "si on arrive comme ça jusqu'à l'été, on aura une tendance tout à fait dangereuse". "Nous vivons un moment historique du point de vue de l'état de la menace, il est au plus haut, il n'a jamais été aussi élevé", prévient-il. 

En 2024, "78% des saisies sont passées par le vecteur maritime, dont une partie dans les ports", relève le chef de l'Ofast. Il avance aussi le rôle joué par la "plaque aéroportuaire parisienne".

"On a des avions qui proviennent de certaines destinations qui sont systématiquement chargés : passagers ou bagages".

Dimitri Zoulas

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D'après Dimitri Zoulas, les réseaux de narcotrafiquants ont une "stratégie très simple avec les mules : saturer les vols". Le chef de l'Ofast se souvient ainsi de "vols dont la moitié des passagers en provenance de Cayenne étaient des transporteurs de cocaïne".

Ce "moment historique" dont parle Dimitri Zoulas s'explique selon lui par "des phénomènes en amont de la France : une augmentation de la production de drogue et l'accélération de leur circulation en Europe et sur le territoire national". Le chef de l'Ofast estime que "c'est d'abord un sujet de production et de logistique criminelle". Dimitri Zoulas note que le marché s'étend à "l'ensemble des consommateurs possibles par différents moyens d'acheminement au plus près" des clients, y compris à la campagne, où "le marché rural se développe". "L'autre vecteur, c'est internet, tout le monde a accès à la vente au détail", déplore le chef de l'OFAST, qui évoque les messageries cryptées, les réseaux sociaux, ainsi que le dark web.

Enfin, Dimitri Zoulas relève une tendance, celle à la "baisse du prix : le prix moyen de la cocaïne s'est établi à 58 euros [le gramme] contre 66 dans les années précédentes".

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