Rapport parlementaire sur les violences dans le monde culturel : "Maintenant, plus personne ne peut dire : on ne savait pas", réagit Judith Godrèche

L'actrice qui a appelé de ses vœux cette commission d'enquête il y a un an, qualifie le rapport d'"impressionnant et assez terrifiant".

Article rédigé par franceinfo
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Judith Godrèche, invitée de franceinfo, le 9 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Judith Godrèche, invitée de franceinfo, le 9 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Je suis assez émue, ce rapport, je l'attendais, il est impressionnant et assez terrifiant", réagit mercredi 9 avril sur franceinfo  l'actrice Judith Godrèche alors que les parlementaires rendent leur rapport sur les violences commises dans le monde de la culture, après cinq mois d'enquête. Interdire la "sexualisation" des mineurs à l'écran, réglementer les castings et le travail des enfants-acteurs... la commission d'enquête de l'Assemblée sur les violences sexuelles dans la culture a livré près de 90 recommandations pour freiner "la machine à broyer les talents".

C'est le résultat de l'onde de choc soulevée par Judith Godrèche, qui a accusé début 2024 les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon de l'avoir violée alors qu'elle était mineure. "Il est important maintenant que le monde politique s’en empare et que plus personne ne puisse dire : on ne savait pas", déclare l'actrice. 

"La révolution ne peut être que collective"

Le problème n’est pas lié qu’au cinéma, pointe-t-elle. "Le cinéma est une grande famille incestueuse. Le rapport de pouvoir et les abus sont les mêmes que dans l’église ou les écoles etc. Cette loi est extrêmement importante parce qu’il fallait qu’elle rentre dans le cadre. On nous dit sur un plateau, il faut se taire, hors justice, il faut se taire et quand on parle, il est souvent trop tard". "J'étais seule dans le bureau de Jacques Doillon", rappelle Judith Godrèche. "Il faut éviter ce rapport unilatéral" entre un mineur et un adulte, souligne-t-elle. Elle appelle également à plus de formations et de moyens pour mieux encadrer cet accompagnement des mineurs. "On ne s'improvise pas coach enfant", assure-t-elle, "un enfant a besoin d'être entouré sur un plateau et une personne ne suffit pas". 

Judith Godrèche espère qu’inscrire dans le code de procédure pénale une obligation pour les employeurs de signaler les faits de violence et harcèlements sexistes et sexuels portés à leur connaissance, brisera la solitude de ceux qui ne peuvent pas s’exprimer. "Il faut passer le flambeau, il faut qu’il y ait de l’information, de la communication", martèle-t-elle. “Il faudrait que les acteurs, les gens qui ont le plus de pouvoir sur un plateau s’emparent de la détresse de celles et ceux qui en ont le moins, que tout le monde se tende la main, parce que la révolution à un endroit où le silence règne ne peut être que collective".

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