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Théa Nougaro : "A travers ses chansons mon père m'a transmis de l'amour"

Le grand témoin Jérôme Chapuis, Jean-Rémi Baudot Du lundi au dimanche à 7h40

Théa Nougaro est l'une des filles de Claude Nougaro. Dans son livre J'entends encore l'écho de la voix de papa, chez Flammarion, elle explique : "Toute ma vie, j'ai été en quête de papa. Je l'ai trouvé intensément, même si tous ces moments suspendus dans le temps étaient trop courts. J'ai réussi à être accueillie dans sa bulle pour l'accompagner jusqu'à son dernier souffle."

Fabienne Sintes

Radio France

Publié le 24/02/2014 08:07 Mis à jour le 09/05/2014 23:31

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Théa Nougaro raconte qu'il lui a été difficile de considérer Claude Nougaro comme un père classique : "Il était objectivement exceptionnel, et il m'a manqué. Parce que l'amour, associé au manque, génère du fantasme. J'ai hérité d'un créateur de père, mais aussi d'un amour indicible et d'une oeuvre inestimable. Qu'en faire ? Quelle transmission un père objet de fascination, d'admiration, peut-il offrir ? Qu'y a-t-il de lui en moi ? Tout ce qui m'a fait prendre la plume. "

Claude Nougaro est décédé il y a dix ans. Quand on lit le livre de Théa Nougaro, son sentiment d'absence, de manque n'est pas vraiment une surprise car Claude Nougaro disait lui-même qu'il n'avait pas vraiment été un père.

"Je l'ai cherché, surtout enfant. J'ai toujours été dans une quête vis-à-vis de mon père et je l'ai trouvé une fois adulte en cessant de l'attendre et en allant vers lui ", raconte Théa Nougaro. "A travers ses chansons mon père m'a transmis de l'amour, de l'éducation et des valeurs. Mes parents ce sont séparés très tôt, donc j'ai eu une mère très présente et un père très absent et pourtant omniprésent de par son talent, sa présence partout. Je l'ai énormément écouté parce que c'était sa vie qu'il écrivait dans ces chansons. "

Dans un contexte douloureux d'une maladie qui condamne souvent et épargne plus rarement, Théa Nougaro s'est installé chez lui, rue Saint-Julien-le-Pauvre. "Notre relation ne se résume pas au dernier mois de sa vie, mais il fallait que j'y sois et que je ne rate plus rien. "