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Pierre Mauroy : du rêve à la réalité

Pendant ses 26 mois passés à Matignon, Pierre Mauroy aura suscité autant d'espoirs que de désillusions.

Article rédigé par franceinfo
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Lorsqu'il est nommé
Premier ministre, en mai 1981, Pierre Mauroy est chargé de mettre en musique le
changement promis par François Mitterrand. Cette nouvelle société, plus juste,
plus égalitaire qu'il évoque dans son discours de politique générale le 8
juillet 1981.

Et les
mesures annoncées sont spectaculaires.

Le smic est
augmenté de 10%. Le minimum vieillesse de 20% et les allocations familiales de
25%. Pour réduire le chômage, (il y a alors 1,6 millions de chômeurs contre 3,2
aujourd'hui), Pierre Mauroy réduit le temps de travail de 40 à 39 heures.
55.000 emplois sont crées dans le public. La 5ème semaine de congrès payés est
mise en place. Enfin, l'âge de la retraite est baissé à 60 ans et l'impôt sur
les grandes fortunes mesure hautement symbolique, voit le jour.

Voilà
pour les mesures sociales. Quant aux entreprises, certaines passent aux mains
de l'Etat.

9 groupes
industriels, dont Pechiney, Rhône Poulenc, Saint Gobain, Thomson ou Suez, sont
nationalisés. Plus 38 établissements financiers. A l'époque, cela représente
30% du chiffre d'affaire de l'industrie française et 90% des dépôts financiers.
Cout pour l'Etat : 39 milliards de francs.

mais
quelques mois plus tard, premier retour de bâton.

Le franc est
dévalué fin 81. Puis une deuxième fois en juin 82. Entre temps, le déficit
commercial s'est creusé, les réserves de la Banque de France ont chuté,
l'inflation s'est envolée au dessus de 12%. Une partie des capitaux ont pris la
fuite. La politique de relance est un échec. Place désormais à la rigueur. Blocage
des prix et des salaires à l'été 82. Emprunt obligataire de 10%. Prélèvement
obligatoire pour redresser les comptes de la sécu. Selon Jean Peyrelevade,
son directeur adjoint de cabinet de l'époque, Pierre Mauroy a été le premier à
plaider la rigueur.

1983-2013 : 30 ans
plus tard, c'est à nouveau un gouvernement de gauche qui conduit une politique
de rigueur. Peut-on faire un parallèle? L'analyse d'Eric Heyer, économiste à
l'OFCE.

Et selon Eric
Heyer, cette politique d'austérité menée en 1983 et présentée à l'époque comme une parenthèse ne s'est jamais vraiment refermée.

Dans le reste de
l'actu éco, en bref

-le déficit de
l'Etat s'est creusé de près de 7 milliards en avril sur un an.

Il atteint
désormais 66,8 milliard d'euros. Ce mauvais résultat s'explique par la
faiblesse des rentrées fiscales, du fait de la crise explique le gouvernement.
Mais aussi à cause de dépenses exceptionnelles. L'Etat a déboursé 1 milliard et
demi d'euros pour la banque européenne d'investissement et un peu plus de 3
milliards pour le Mécanisme européen de stabilité.

-Dépôt de bilan
pour les chantiers Baudet à Saint Nazaire.

Ce sous traitant de
STX, spécialisé dans l'agencement naval haut de gamme, était en redressement
judiciaire depuis un peu plus d'un an. 80 salariés sont concernés.

-Et puis la présidente
de Lancôme claque la porte.

Lancôme est la marge la plus
prestigieuse du groupe L'Oréal, le numéro un mondial de la cosmétique. Selon des rumeurs
de presse, Youcef Nabi aurait démissionné suite à des divergences stratégiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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