Alex Lutz présente son nouveau film "Connemara" : "C'est une carte premium d'être réalisateur"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mercredi 10 septembre 2025, le comédien, humoriste et réalisateur, Alex Lutz. Son film "Connemara" sort aujourd'hui au cinéma.
Alex Lutz est un artiste pluridisciplinaire, tour à tour acteur, humoriste, metteur en scène, auteur de théâtre, romancier et réalisateur. Sa plus grande aventure est celle du jeu débuté sur les planches, puis dans une troupe, Les Foirades. C'est véritablement son incarnation de la secrétaire Liliane dans la revue de presse Catherine et Liliane sur Canal plus, en 2012, qui lui a offert une superbe rencontre avec le public. Depuis, il est devenu l'un des acteurs les plus prolifiques du cinéma, de la télévision, et de la scène avec pas moins de deux Molières à la clé et un César, celui du meilleur acteur pour son rôle dans le film Guy, qu'il a d'ailleurs lui-même réalisé. Sa dernière réalisation, Connemara, sort le 10 septembre au cinéma. Il s'agit de l'adaptation du livre du même nom de Nicolas Mathieu et c'est l'histoire d'une femme, Hélène, incarnée par Mélanie Thierry, la quarantaine, qui, pour tenter de soigner un burn-out, quitte Paris et retourne dans sa ville natale. Dans ce retour empli de souvenirs, elle retrouve son amoureux de l'époque qui était un hockeyeur.
franceinfo : C'est un portrait à la fois féminin et masculin basé finalement sur l'importance d'aimer et d'être aimé.
Alex Lutz : Oui, c'est curieux parce que l'écriture des romans de Nicolas n'est pas mono thème. C'est vrai qu'il y a toujours quelque chose avec les contradictions et les complexités du cœur et de l'âme de ces personnages à chaque fois, et ce sont ces complexités-là qui créent l'histoire. J'ai été très heureux d'adapter ce roman parce que je crois fort à ça, c'est-à-dire que l'actualité telle qu'on la vit n'est pas une espèce de choses qui serait l'actualité puis nous. Ce n'est pas vrai, on est et on participe à la fabriquer et à la constituer. Les tendances des époques successives, c'est quand même notre sel humain individuel d'abord, puis collectif. Effectivement, il y a tout ça dans ce roman et il y a ce portrait de femme tout de même, ce retour et ce que ça veut dire de revenir quelque part.
Vous avez pris énormément de plaisir et d'ailleurs, ça n'a pas dû être simple à filmer le corps d'avant, le corps devenu, comme vous le dites, et le corps social.
En fait, je voulais articuler le film, notamment dans la phrase sur la colère. Elle dit tout ce qu'elle a à faire et même ses cheveux, qu'elle a failli couper dix fois pour retirer le soin hebdomadaire que ça lui coûte justement. J'avais trouvé cette phrase si simple et si belle. Elle dit, "Fallait-il qu'on me prenne ça, ce trésor de l'enfance, ces cheveux ?" Alors j'avais imaginé juste une image subjective de cette jeune fille, se faisant elle-même une tresse.
"Je trouvais que le film devait respecter cette grammaire-là avec le corps en devenir, donc le souvenir de ce qu'on souhaitait à l'adolescence."
Alex Lutzà franceinfo
Un des premiers bilans lourd vers la moitié de vie, le corps devenu et le corps social, cette espèce de truc contre lequel on ne peut pas grand-chose en fait, et qui nous détermine tant aussi.
Vous nous prenez vraiment par la main et vous prenez le temps aussi. Il y a une rythmique que vous vous êtes imposée et qui est évidemment plus accélérée qu'une vie réelle, mais en attendant, on prend le temps de réfléchir, de regarder et de ressentir. J'ai l'impression que c'est le sujet principal de ce que vous faites de votre vie.
C'est ce que je préfère, traficoter et analyser. En vieillissant, on trouve que ça s'accélère, alors est-ce que ça s'accélère vraiment ou est ce que c'est notre expérience qui fait qu'on connaît un peu plus la chanson ? Je trouve que c'est passionnant et que c'est vraiment, le sujet de tous nos espoirs, de tous nos grands drames, de tous nos grands malentendus. Je trouve que c'est souvent avec cet ingrédient-là qu'il y a les plus beaux romans, les plus beaux films. Je trouve ça toujours touchant.
L'un des fils rouges reste aussi le désir.
Déjà on en parle, moi je trouve ça super. Tous les mouvements qui ont interrogé nos sociétés les derniers temps, nous obligent maintenant de plus en plus, dans les films de faire appel à des coachs en intimité. Je me disais, est-ce que je supporterais que quelqu'un vienne se mêler en plus du réalisateur ou de la réalisatrice ? Et en fait ce n'est pas du tout ça. C'est comme un régleur de cascades. Et là c'est pareil, vu que tout le monde est un peu gêné, souvent les réalisateurs disent "Bon bah, sentez le machin". Alors une fois que vous avez accéléré, vous avez pris un mur ou que vous êtes rentré dans un appartement, que vous vous déshabillez, comme ça n'arrive jamais dans la vie. C'est quand même vachement bien d'imaginer ces scènes, de les regarder en face, de dire, moi ça me gêne, ça me fait rougir, je ne suis pas à l'aise avec ça. Du coup, ça crée beaucoup de rires et puis ça crée une vraie chorégraphie. Donc c'est passionnant à travailler avec les outils d'aujourd'hui aussi je trouve.
Qu'est-ce que ça représente le fait de réaliser pour vous ?
C'est une carte premium d'être réalisateur. Vous avez l'avant-première avant tout le monde. Ça se marie avec ce que je faisais beaucoup plus au début, de la mise en scène de théâtre.
"J'ai mis un peu plus de temps à jouer, moi, à me sentir pas trop mal avec ça."
Alex Lutzà franceinfo
Donc je retrouve ce jus-là que j'adore. C'est entre autres manières, une façon de raconter des histoires, que ce soit la peinture, l'écriture, la réalisation. J'ai jamais su choisir, mais parce que j'ai besoin de raconter des histoires et tout ce qui peut être un outil pour les raconter m'intéresse. Je me sens artiste, je ne me sens pas plus réalisateur ou auteur, je me sens artiste.
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