Bruce Springsteen revient sur "Born in the USA" : "C'est un titre qui fait état d'une fierté et, en même temps, d'une critique"
Bruce Springsteen est l'invité exceptionnel et exclusif du Monde d'Elodie à l'occasion de ses trois concerts en France, les 24 et 27 mai à Lille et le 31 mai à Marseille. Dans ce premier épisode, il revient sur le titre "Born in the USA", victime de nombreuses mauvaises interprétations.
La meilleure solution pour comprendre qui est Bruce Springsteen est de l'observer sur scène, ce moment suspendu pendant lequel les spectateurs se sentent comme chez eux. Depuis ses débuts, à l'âge de 16 ans, il est l'une des figures les plus emblématiques du rock mondial. The Boss sera d'ailleurs en concert les 24 et mai 2025, au stade Pierre Mauroy de Lille et le 31 mai, au stade Vélodrome de Marseille. Pour patienter, il est également possible de visionner le documentaire Road Diary : Bruce Springsteen and the E Street Band, sur Disney+.
franceinfo : Quand on vous écoute, vous vous mettez toujours à hauteur de ce que vous êtes et de ce que nous sommes, celle d'un homme qui n'a jamais oublié d'où il venait. Est-ce la base de ne jamais oublier d'où l'on vient et qui on est ?
Bruce Springsteen : J'ai eu beaucoup de chance parce qu'il y a eu énormément de musiciens, d'artistes avant moi qui ont un peu cartographié les choses. Lorsque j'étais très jeune, une des choses qui m'importait le plus, c'était de rester concentré sur ma musique, sur mon public, sur cette communauté et sur mes origines.
"Mon quartier a toujours énormément compté pour moi et pour ma musique bien évidemment."
Bruce Springsteenà franceinfo
Ça a toujours été l'élément essentiel et principal pour survivre, pas simplement en tant qu'artiste, mais également en tant qu'humain, et ce, tout au long de ma vie.
La révélation a eu lieu très jeune quand vous avez découvert le déhanchement d'Elvis Presley à la télévision et les mots de Bob Dylan associés à une poésie dans laquelle vous vous êtes découvert. Votre première guitare, offerte par votre mère et achetée un prêteur sur gages, a fait le reste. Votre histoire a donc démarré un peu comme un conte de fées. Est-ce aussi ce qui vous a fait ne jamais rien lâcher et vous lancer dans cette aventure ?
Tout à fait, et de manière très profonde. Elvis, ça a été une claque, un peu à l'image de Bob Dylan qui m'a ouvert les portes à mon esprit et à mon corps et qui m'ont fait comprendre que certaines choses étaient possibles alors même que j'avais grandi dans une petite ville provinciale dans le New Jersey. Je n'avais jamais réalisé cela et ils m'ont permis de découvrir qui j'étais, de prendre conscience de qui j'étais et de qui je pouvais aussi devenir.
Déjà enfant, vous étiez mature et rebelle. Vous avez souhaité très tôt représenter les vôtres et dire à voix haute la vie difficile de beaucoup de familles. Mais en même temps, au fil du temps, vous avez su vous lancer dans une quête presque d'apaisement et de sérénité.
C'est vrai, je viens d'un milieu de travailleurs. Ma maman travaillait comme secrétaire juridique et mon père a occupé plusieurs postes et rencontré plusieurs difficultés aussi dans sa vie, il a été chauffeur routier. C'est de ce monde-là que je viens.
"Lorsque j'ai commencé à vouloir écrire ma propre histoire, il a fallu que je me mette à la place de mes parents et que je commence par raconter leur histoire."
Bruce Springsteenà franceinfo
À l'époque, on ne parlait pas de ce genre de choses dans la musique populaire et donc mes origines, qui sont des origines modestes, étaient extrêmement importantes pour moi et j'ai voulu préserver ces messages tout au long de ma carrière.
Pouvez-vous nous parler du titre Born in the USA, qui, à plusieurs reprises, a donné lieu à quelques récupérations politiques. Vous avez toujours su rappeler que cette chanson ne raconte pas la gloire des États-Unis, mais le mauvais traitement subi par vos anciens soldats de retour de la guerre du Vietnam. Aujourd'hui, c'est devenu une chanson pour la paix ?
Ce titre est un titre assez facile et assez simple à comprendre. C'est un titre qui fait état d'une fierté et, en même temps, d'une critique. C'est ce que je ressentais à l'époque et j'avais des amis à l'époque qui étaient des vétérans du Vietnam et j'avais envie de raconter leurs histoires. J'avais envie d'expliquer à quel point ils avaient été maltraités et c'est un titre, que je continue à chanter aujourd'hui. D'ailleurs, c'est assez amusant parce que j'aime beaucoup chanter ce titre en Europe. J'ai d'ailleurs fait quelques versions qui sont peut-être un peu plus faciles à interpréter, mais je ne suis pas certain que ces nouvelles versions aient la même puissance que la version originale. Donc aujourd'hui, on va revenir de plus en plus à la version originale.
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