David Castello-Lopes sur scène : "La question de l'authenticité est importante pour moi"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, le journaliste et humoriste, David Castello-Lopes. Il est actuellement sur scène avec son spectacle "Authentique" et passera par Bordeaux, Grenoble ou encore l’Olympia à Paris.
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David Castello-Lopes est journaliste et humoriste. Ce fin observateur des petits riens du quotidien, propulsé sur le devant de la scène est depuis peu, sur scène, pour répondre à la demande d'un public de plus en plus nombreux. Ex-enquêteur pour l'émission L'effet papillon de Canal+, ancien patron du service vidéo du Monde, ancien collaborateur pour Le Gorafi. Ses vidéos, ses pastilles journalistico-humoristiques ont fait sa renommée avec notamment l'incontournable chanson : "Je possède des thunes", reprise sur TikTok à la fin de l'année 2020 et dont l'extrait a été écouté plus de 100 millions de fois en suivant, ce qui est assez extraordinaire.
Il est actuellement sur scène avec son spectacle Authentique dans lequel il décortique nos petits riens qui font mouche à chaque fois parce qu'on est, finalement, tous concernés.
franceinfo : Avec votre spectacle Authentique, on rigole, mais j'ai l'impression que ce titre en dit long sur qui vous êtes.
David Castello-Lopes : Ce que je pense en tout cas, c'est que cette question de l'authenticité a été importante pour moi. Je pense que je suis un peu lucide sur les moments où je ne suis pas authentique et j'ai appris à, quand je dis quelque chose, à me demander : attends, est-ce que tu dis vraiment cette chose parce que tu as envie de transmettre une information à la personne qui est en face, ou alors est-ce que ça donne une bonne image de toi-même quand tu l'as dit ?
On ne va pas se mentir, c'est votre histoire ce spectacle. Il raconte l'histoire de votre famille franco-portugaise. C'était important de leur rendre hommage ?
Oui. Il y a cette partie de moi qui est la partie du Portugal qui n'est pas dérisoire. C'est-à-dire que ce n'est pas lointain, je suis demi-portugais. Bien sûr, je suis un peu plus français parce que je suis né en France, mais je parle la langue, j'ai les deux nationalités et bien sûr que c'est très important. Et puis c'est mon père en particulier, qui est mort il y a plus de dix ans déjà, qui était quelqu'un de central dans ma vie, mais qui ne m'a pas vu devenir un adulte qui s'accomplit. Et voilà, on a toujours envie de penser qu'on fait ça un peu pour lui, pour lui montrer, même s'il n'est plus vraiment là.
Votre père vous a eu tard et j'ai l'impression qu'il est d'abord le lien sur le regard que vous avez sur le monde. Il était un photographe humaniste très important au Portugal.
Jamais mon père, Gérard qui faisait de la photographie humaniste au Portugal, n'a considéré que l'attention de la personne qu'il avait en face lui, lui était due. Donc il se démenait pour être intéressant, pour être rigolo, pour mériter l'écoute de cette personne.
David Castello-Lopesà franceinfo
Il m'a eu à 56 ans. Mon père était très empathique et je pense que c'est quelque chose qui m'a énormément marqué et qui fait que je suis aussi attentif sur scène. Donc, même la façon que j'ai de m'exprimer avec peut-être cette attention-là, vient de lui.
Vous vous appelez donc Castello-Lopes. À l'école, on vous appelait : "Castello l'obèse". Le fait justement d'utiliser l'humour, ça permet de vaincre les blessures du passé, les blessures enfantines ?
Complètement. Le simple fait de le formuler et a fortiori de le dire à plein de gens à la fois sur scène, c'est rangé. Ça montre qu'on a fait un peu la paix avec ça, même si ce n'est pas complètement vrai, mais ça fait un bien fou. Vraiment, on va mieux après. Ce n'est pas forcément pour ça que je l'ai fait, mais en le faisant, je me suis dit : et voilà, et bande de bâtards qui m'appelaient "David Castello l'obèse", il y a quoi maintenant ?
Il y a eu des études d'histoire avec un master puis finalement journalisme. Et puis, il y a eu une vidéo qui a tout révolutionné, qui va vous propulser sur le devant de la scène. Une chanson, Je possède des thunes, reprise sur TikTok par la nouvelle génération. Il y a un avant et un après. Comment l'avez-vous vécu ?
Pour remettre dans le contexte, Je possède des thunes est une chanson qui fait 15 secondes et qui est intégrée à une autre vidéo où j'explique un principe économique qui s'appelle le principe des biens positionnels. Et c'était 15 secondes sur une vidéo de cinq minutes donc vraiment un détail, peut-être un détail important, mais un détail quand même. Et tout à coup, cette vidéo est prise, sortie de son contexte, mise sur TikTok. Pas par moi et ça explose. Et en fait, pour tout un pan des gens qui me connaissent, la seule chose que je suis, c'est le petit monsieur un peu ‘chelou’ qui a fait des blagues en disant 'Je possède des thunes' et en dansant un petit peu comme un con... Mais bon, tout ça est très positif, c'est que bien, mais c'est un petit peu étrange à vivre en tout cas.
Pour terminer, vous abordez la mort à travers celle de votre père. C'est un moment très dur. On a l'impression que c'est aussi une main tendue pour lui dire : "Tu n'es plus là, mais pour moi, tu l'es toujours". Quel est votre regard sur le temps qui passe ?
Depuis que je suis enfant... On est tous terrorisés par le temps qui passe, mais il m'a semblé que, peut-être, je l'étais un petit plus que les autres. Depuis que j'ai six ans. Quand j'ai eu six ans, je me rappelle du moment où j'ai pris conscience que, en fait, je n'en aurais plus jamais quatre et que le temps irait que dans un sens. Et j'ai eu une crise d'angoisse, mais dont je me souviens encore parfaitement à cet âge-là. Et depuis, je suis terrorisé, mais quotidiennement.
Le deuil de gens qui sont importants et a fortiori celui de mon père, c'est quelque chose qui... Là, c'est dur. Ce sont des trucs qui me sont restés très forts et auxquels je pense chaque jour de ma vie donc évidemment que d'en parler sur scène, c'était important pour moi.
David Castello-Lopesà franceinfo
Vous serez en représentation le 21 septembre à Pacé, le 22 à Nantes, le 23 à Tours, le 28 à Nancy puis Bordeaux, Le Vésinet, Grenoble etc. Et le 6 juin 2024 à l'Olympia. L'Olympia, c'est particulier quand même, il va y avoir votre nom écrit en rouge sur la façade.
J'aurais envie de dire genre : ouais, mais ce n'est pas ça l'important ! Eh bien si en fait, ça fait vraiment très, très plaisir, ça fait plaisir à la vanité voilà.
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