"France m'a fait découvrir une route qui a été parsemée d'embûches, mais de tellement de bonheurs.", Jean-Marc Généreux se raconte dans une autobiographie, "Chaque pas est une leçon de vie"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Vendredi 21 février 2025 : le danseur et chorégraphe canadien, Jean-Marc Généreux. Il publie une autobiographie : "Chaque pas est une leçon de vie" aux éditions Leduc.
Jean-Marc Généreux est un danseur et chorégraphe canadien. Son exclamation : "Et ça, j'achète !", en tant que jury de l'émission "Danse avec les stars" sur TF1, a marqué les esprits et les candidats, provoquant une émotion pure. C'est avec sa femme et partenaire de danse de salon, France, qu'il a gravi les échelons de ce sport et art. Précisons qu'il a rencontré son épouse à l'âge de neuf ans. Jean-Marc Généreux publie une autobiographie, Chaque pas est une leçon de vie, aux éditions Leduc. Nous le découvrons au travers de ses fêlures, de son histoire de famille, de sa fille atteinte du syndrome de Rett, une maladie rare.
franceinfo : Votre fille, Francesca, est devenue votre plus grand apprentissage et votre plus grande responsabilité, celle de père. Pourquoi ce livre ?
Jean-Marc Généreux : J'avais envie de revisiter ma vie, mais surtout de partager les leçons que j'en ai tirées. J'ai voulu reprendre ce parcours et écrire dans une police d'écriture différente les leçons que j'ai reçues, les partager en espérant qu'elles pourraient aider une personne comme moi.
"J’ai écrit ce livre car il y a peut-être un petit Jean-Marc qui est quelque part et qui veut devenir architecte, danseur, chanteur et je lui partage mes angoisses… Il y a des solutions et si elles peuvent être utiles aux gens alors j'aurais au moins aidé une personne."
Jean-Marc Généreuxà franceinfo
Vous démarrez cet ouvrage en parlant d'une phrase qui vous a toujours accompagné, prononcée par votre père, je précise qu'il était comptable. Il vous a demandé : "Avec la danse, es-tu sûr de pouvoir subvenir aux besoins de ta famille ?" Et ça, c'est quelque chose qui à la fois a été très agressif, mais en même temps ça a été très constructif. Ça vous a permis justement d'être plus fort ?
C'est sûr que c'est un leitmotiv. Et quand il te pose cette question-là, j'avais 11 12 ans... Parce qu'au début, bon, il regardait ça… Bon mon fils va danser… Et honnêtement, ce n'est pas qu'il m'a fait la gueule, mais j'ai disparu dans la maison parce qu'il ne voulait vraiment pas valider mon choix. Et quand je reçois de l'argent pour prendre mes cours de danse et que c'est mon père qui donne l'argent à ma mère qu'elle me donne, c'est qu'il valide, en finançant mes études de danse mais jamais émotionnellement.
Ensuite, vous nous expliquez tout votre parcours. Le fait qu'on fasse appel à vous pour des émissions de télévision aux États-Unis, au Canada. Et puis ce coup de téléphone qui vient de la France et vous vous retrouvez à la télévision française dans "Danse avec les stars". Votre première question à ce moment-là, c'est : "est-ce que je peux dire oui ?" car dans votre vie, il y a deux enfants et votre fille est touchée par ce syndrome de Rett qui est une maladie neurologique très grave. Votre première préoccupation, c'est de vous demander comment vous allez faire à la maison. Parlez-nous de Francesca.
Francesca, c'est un ange. Et la découverte de sa maladie, ça m'a détruit pendant cinq semaines. Ma femme, elle, cinq minutes. Elle s'est écrasée au sol. Cinq minutes après, elle a dit : "OK, je sais quoi faire". Et moi j'étais à la remorque, je me suis accroché. J'avais jamais annulé des boulots dans ma vie.
"Je dis souvent que pour être une personne complète, il faut être les quatre saisons. Et là, en apprenant la maladie de ma fille, j'étais qu'en hiver, dans ma tête. Le froid dans le cœur, je n'avais jamais senti ça de ma vie."
Jean-Marc Généreuxà franceinfo
Mais quelque part, quand je le réalise, j'ai quand même vécu un deuil de voir un jour ou de pouvoir un jour partager le parquet de danse avec ma fille. J'ai vécu tous ces trucs-là et France l'a vu d'un autre côté : sécurité, amour, tendresse, le pratico-pratique. On va faire des recherches, on va étudier cette maladie, on va la vaincre. Bon après c'est incurable. Elle a pris son fils dans ses bras, elle a pris sa fille sur ses épaules et elle m'a traîné derrière. Et après cinq semaines, j'étais devant un miroir. J'étais en train de me raser. Je ne sais pas si j'entends ou je vois mon père, mais en tout cas, cette phrase a pris tout son sens. Comment tu vas faire pour subvenir aux besoins ? Et ce n'étaient pas juste des besoins financiers, tout genre de besoin. Et là, prends tes responsabilités. Je me souviens, je suis descendu du deuxième étage et France me regarde et dans mes yeux, elle sait : "Ok, j'ai un partenaire".
Quand vous êtes arrivé en France, vous avez passé des tests tout simplement parce qu'ils voulaient voir ce que cela donnait. Votre accent a été un vrai problème. Vous l'avez énormément travaillé pour que votre voix, votre accent devienne audible.
Je ne voulais pas me dénaturer, mais mon travail, c'est de décrypter, donner des clés à des gens qui vont éventuellement voter sur des performances et donc, je ne voulais pas que les gens rient de comment je le dis. J'ai essayé de moduler, de m'ajuster, pas de me dénaturer.
Est-ce que la danse vous a sauvé et continue de vous sauver ?
Je ne vis pas dans le passé donc je ne sais pas si France avait fait du patinage artistique si aujourd’hui, je serais sur une patinoire. Elle a influencé carrément ma vie. Mais cette danse aujourd'hui, elle est entrée dans mon ADN. Je ne la dissocierais de ma vie parce que le mot : "danse" rime avec "France" et elle m'a fait découvrir une route qui a été parsemée d'embûches, mais de tellement de bonheurs.
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