Garou signe son retour avec un nouvel album : "C'est un redémarrage et en même temps, c'est une rétrospective"

Garou est le plus Français des Québécois et le plus Québécois des Français. Son rôle de Quasimodo et son interprétation du titre Belle, dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris en 1998, a été comme une adoption de la part du public français. Le 4 avril, il a signé son retour avec l'album Un meilleur lendemain et l'annonce d'une tournée en 2026 avec le théâtre Bobino, du 26 janvier au 1er février 2026.

franceinfo : Un meilleur lendemain se concentre sur l'énergie positive et un besoin de partager ce qui vous a construit et ce qui vous émeut. Est-ce que c'est un album bilan ?

Garou : C'est un bilan et en même temps, c'est un redémarrage parce que je l'appelle un peu mon premier album puisque là, je me suis livré comme jamais. Il y a tout ce paradoxe et d'ailleurs, il y a une chanson qui s'appelle Paradoxalement et c'est vrai que toutes ces chansons, il y en a qui ont traîné, Paradoxalement, justement, elle a 30 ans. C'est un redémarrage et en même temps, c'est une rétrospective et un bilan. J'ai tellement accumulé de belles choses dans ma vie, je ne m'arrêtais pas pour écrire parce que la vie allait vite et elle était pleine de folies, mais ces souvenirs-là devaient s'écrire un jour.

Quand on regarde bien, on ne vous a jamais vu traverser des périodes difficiles dans ce métier ?

Tout est dans la perception, la façon de le prendre et la façon d'utiliser la vie.

"Je trouve toujours le côté positif de quelque chose, donc j'ai le bonheur facile et je pense que quand t'as le sourire et que tu es positif, il y a des choses positives qui t'arrivent."

Garou

à franceinfo

Cet album est un arc-en-ciel d'émotions, je voudrais qu'on replonge dans l'enfance parce qu'il y est question de Sherbrooke dans cet album, où vous êtes né. Quel enfant étiez-vous ?

J'étais un enfant quand même assez sage, mais un adolescent qui ne l'était pas du tout. J'ai eu plein de périodes complètement différentes. J'ai été vraiment dans la quête, dans la recherche, j'ai voulu tout essayer. C'est parti dans tous les sens parce que, pour comprendre, il fallait que j'aille dans des opposés et c'était ça la quête de ma vie. Dans mon adolescence, j'aurais pensé que j'aurais écrit, mais je n’aurais pas pensé devenir un chanteur populaire, je ne me voyais pas là du tout.

Ce qui a fait mouche auprès de ceux qui vous ont recruté pour Notre-Dame de Paris, c'est la tessiture de voix et le grain de voix que vous avez. Quand on écoute cet album, elle a changé. Elle est posée et sereine.

C'est vrai que j'ai commencé avec Quasimodo et je lui ai mis plus de grain encore, parce que la douleur est bien exprimée par la voix rauque. Quand j'ai commencé ma carrière, je ne pouvais pas en enlever trop parce qu'ils se seraient dit : "Mais ce n'est pas le même !" Donc, il y a eu une certaine mimique, mais qui était sentie évidemment.

"Je suis allé puiser dans mes douleurs pour le rôle de la Quasimodo. Il était vraiment imprégné de ma personne, mais j'ai ajouté de la douleur."

Garou

à franceinfo

J'ai ajouté de cette tessiture de voix et après, je l'ai enlevé tout doucement dans ma carrière.

Sur certains titres, on découvre un Garou à fleur de peau. On va parler de Pour elle, qui est une énorme déclaration d'amour. On sent dans votre voix, que vous vous êtes bluffé par le fait d'arriver à faire ça.

Il y a deux chansons très à fleur de peau sur l'album, Sur un malentendu et Pour elle. Je voulais vraiment que ce soit une prise où je me lance dedans, donc ça a mis du temps avant que je sois prêt à le faire. Cette chanson-là, quand je la composais, c'était dans un pathétique total de l'amour où justement l'amour fait mal. Je vais jusqu'à écrire "Même au ciel, je vais être encore fidèle pour être immortel, pour revenir encore pour elle". Donc ça va loin.

Que représente cet album alors ?

Un arrêt sur image d'un mec de 52 ans qui regarde tout son passé, qui en est fier et qui regarde l'avenir avec positivisme.

Vous serez à Bobino du 26 janvier au 1er février 2026, avant une tournée qui va vous permettre d'être vraiment yeux dans les yeux avec le public.

J'ai travaillé le son pendant un an et là, tous les mois qui viennent, je vais travailler un visuel complètement fou parce que ça va être très théâtral et cinématique. Ça va être une autre communion avec le public, complètement différente. C'est un spectacle sur lequel je travaille très fort et j'ai bien l'intention que ce soit authentique et en mode proximité.