"J'aime bien être avec des gens, parce qu'être tout seul, c'est un peu ennuyeux" : Pascal Legitimus joue les chefs d'orchestre au théâtre
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Lundi 12 mai 2025 : l'humoriste et acteur Pascal Legitimus. Il sera sur la scène du Théâtre des Variétés, du 3 au 21 juin, dans la pièce "Le Bémol".
Pascal Legitimus est cet humoriste, acteur, scénariste, réalisateur et producteur aux yeux toujours aussi passionnés et amoureux du jeu. C'est la possibilité et l'immense chance de pouvoir jouer qui est à l'origine de ce parcours ponctué d'éclats de rire, de joies, de rencontres, d'aventures humaines et parfois de larmes aussi. Très tôt, dès le lycée, il a trouvé son public avec comme passe-temps favori l'improvisation, passant par la création d'un club de théâtre, par le Petit Théâtre de Bouvard et par un trio comique qui n'a jamais perdu de sa superbe : Les Inconnus.
Du 3 au 21 juin 2025, il sera sur scène aux côtés d'Anne Parillaud et de Lionel Abelanski dans la pièce Le Bémol au Théâtre des Variétés. Il joue Antoine, un chef d'orchestre qui traverse une crise existentielle, face à Philippe, violoniste qui aime jouer à rebrousse-poil. On assiste à un duel d'apparence musicale, mais qui est avant tout humain, entouré le temps d'une soirée, d'une influenceuse, d'une bourgeoise, d'une joueuse compulsive, d'un traiteur italien passionné de musique classique et d'un luthier.
franceinfo : Coluche aurait sans doute appelé ça "un joyeux bordel", mais en même temps, on parle de ce qu'on a déjà toutes et tous vécus. Est-ce que c'est ce qui vous a attiré ?
Pascal Legitimus : Effectivement, chaque fois que je fais un choix artistique, il faut toujours que ce soit quand même bordé et implicitement chargé de choses qui ont du sens. Faire rire, c'est bien, mais bon, je connais des gens qui savent faire rire, mais à un moment donné, j'ai oublié ce qu'ils ont dit. J'aime bien laisser des traces et tous mes choix sont en fonction de ça. Cette pièce m'a beaucoup plu, je l'ai reçue à 21 heures et à 22 heures, je disais "oui". Je l'ai lu très vite, je me suis projeté dans ce chef d'orchestre qui est un rôle pour moi un peu différent de ce que j'ai fait auparavant. C'est un type qui a beaucoup d'ego et puis il se "frite", comme disent les jeunes, il fait une remise en question à cause d'une note parce que son violoniste soliste a fait un "si bémol" à la place d'un "si". Là, tout part en cacahuète, c'est-à-dire que ça remet en question beaucoup de choses. C'est un peu comme Le Prénom, il y a une espèce de déclencheur et ça m'a beaucoup plu.
Aimez-vous être chef d'orchestre ? Vous l'avez été à plusieurs reprises dans plusieurs projets.
Ce que j'aime surtout, c'est le partage, peu importe le rôle que je prends, chef d'orchestre ou subalterne, même si je suis inféodé dans mon métier. J'aime bien être avec des gens, parce qu'être tout seul, c'est un peu ennuyeux quand même. Le regard des autres est très important et puis c'est beaucoup d'amour. Je pense que j'ai besoin de ça, comme beaucoup de gens, parce que pour moi, la carence affective, c'est le mal du siècle. À chaque fois que je partage quelque chose, c'est un échange humain et on essaye de faire un choix dans les bonnes personnes.
Vos parents vous ont élevé comme ça, avec l'amour et le respect des autres ?
Je suis l'aîné de quatre enfants, donc j'ai pris en charge cette fratrie parce que mon père travaillait beaucoup, ma mère aussi.
"J'avais le sens des responsabilités très tôt et j'aime toujours avoir des responsabilités parce que ça me fait exister un petit peu."
Pascal Legitimusà franceinfo
Cette pièce est sur l'amitié, la famille qu'on choisit. Les Inconnus, c'était ça aussi. Comment avez-vous vécu que vous passiez tous ensemble dans une carrière solo ?
C'était acté dès le départ. À un moment donné, on est parti du Théâtre de Bouvard, parce que ça s'appelait le Théâtre de Bouvard, donc on n'était pas nommés. Ensuite, on a eu des parcours différents qu'on a eu envie d'assumer. Je pense qu'on va revenir, je l'espère, avant d'être dans un Ehpad, mais on avait besoin chacun de s'exprimer. Ce que fait Didier Bourdon, je ne pourrais pas le faire et les choix qu'a faits Bernard Campan lui sont propres. Les miens, ils sont peut-être un peu plus teintés de spiritualité. Donc chacun fait comme il veut, mais on s'aime toujours, on est amis, on a vraiment des liens. Il ne faut pas que les gens croient que nous sommes ennemis. Nous sommes amis, même dans la vie. Les gens doutent parfois, mais je comprends.
Il y a quand même un manque, j'imagine parce que vous êtes tellement complémentaires, tous les trois ?
Il y a une frustration, je l'avoue. La dernière chose que nous avons éditée sur scène, c'était en 2019, aux Enfoirés. Il y avait 12 000 personnes à Bordeaux.
"On a chanté en live dix minutes de nos chansons et quand on a vu ces 12 000 personnes, qui presque pleuraient, on s'est dit, c'est beau !"
Pascal Legitimusà franceinfo
Pour terminer, quel regard portez-vous sur ce parcours ? Que pense l'enfant que vous étiez de l'adulte d'aujourd'hui ?
Je suis toujours un enfant. On me le reproche des fois. J'essaye toujours d'être naïf, de faire comme si je ne savais pas, d'être neutre.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter