Jean-Baptiste Guégan se dévoile de plus en plus dans un nouvel album : "Avant La France a un incroyable talent, j'étais plutôt réservé"

Jean-Baptiste Guégan est cet artiste au timbre de voix et à la signature vocale qui ne laisse jamais indifférent, que l'on aime ou pas le répertoire de Johnny Hallyday. Depuis sa disparition, en 2017, ses interprétations et leurs intensités lui redonnent vie. Johnny lui a donné de la voix et lui a montré la voie. Adolescent, il a même été son épaule dans des moments difficiles et c'est là qu'il a commencé à chanter dans sa chambre. Depuis que Johnny Hallyday est parti, sa vie a définitivement basculé avec des albums, des nouvelles chansons, des concerts hommages qui sont joués bien souvent à guichets fermés. Vendredi 11 avril, il sort un nouvel album De l'ombre à la lumière et il est sur scène pour une tournée dans toute la France, avec une tournée en 2026.

franceinfo : Le titre de cette tournée, Johnny, Le Show d'une vie, en dit long. Quelle place occupe-t-il dans votre vie ?

Jean-Baptiste Guégan : Je dirais qu'il occupe ma vie constamment et au quotidien. On arrive à vivre ensemble, même s'il n'est plus là, on arrive quand même à bien s'entendre.

Je voudrais qu'on parle de Lettre à ma voix qui fait partie de, De l'ombre à la lumière. Vous vous adressez à vous-même et vous parlez du poids de l'héritage. Vous chantez : "Je ne porte que le costume de votre titre posthume. Fallait-il que tu partes pour que les gens me regardent ? Qu'est-ce qui me restera quand je ne serai plus vous ?" C'est lourd de sens.

Oui, mais c'est quelque chose d'assez assumé. Le parcours en lui-même est déjà assez lourd, il y a une similitude entre le parcours de Johnny et un petit peu le parcours que je suis en train de faire en ce moment. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai appelé cet album De l'Ombre à la lumière. Avant que je gagne La France a un incroyable talent, j'étais dans l'ombre, j'étais plutôt réservé. Après, forcément, c'est parti et là, je suis dans la lumière en ce moment et je vais essayer de tout faire pour rester.

Votre vie a basculé un jour, quand vous avez poussé la porte d'un bar qui faisait karaoké. Le silence que vous avez généré après avoir commencé à chanter vous a bluffé.

Je me suis dit : "Qu'est-ce que j'ai fait là ?" C'est vrai que dans les karaokés, c'est quand même assez bruyant, les gens parlent pendant que nous, on chante. Quand j'ai commencé à chanter, il n'y avait plus un mot, et ça a commencé comme ça. Pour l'anecdote, il y a un monsieur qui est venu, qui ne croyait pas que c'était moi qui chantais. Il est venu, il m'a pris mon micro et il a enlevé la capsule du micro pour voir s'il n'y avait pas quelque chose dedans.

Tout le monde dit que vous ne changez pas. Est-ce que vous avez perdu pied par moments ?

J'ai eu une période où c'était très compliqué pour moi, notamment quand j'ai perdu mes parents, surtout ma mère, ça m'a fait énormément de mal. J'ai perdu des gens autrement, mais quand on perd un pilier comme ça, c'est dur. On s'en remet, mais bon, c'est vrai qu'il y a eu une période très difficile.

Dans Lettre à ma voix, vous chantez : "J'aimerais que tu t'en ailles, que tu quittes mes cordes vocales". Cette phrase est incroyable.

C'est un petit peu ce que je vis au quotidien. Il y a Jean-Baptiste Guégan et il y a la similitude vocale avec Johnny Hallyday. C'est vrai que des fois, j'aimerais qu'il quitte mes cordes vocales, mais ça va parce que j'assume. J'assume pleinement le fait d'avoir ça, mais ça peut être des fois un fardeau et des fois ça peut être une maudite qualité aussi.