Leïla Bekhti : "Le vrai intérêt du métier d'actrice, c'est que ça peut vous rendre très très curieuse"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mercredi, c'est l'actrice Leïla Bekhti, pour le film "Chanson douce", de Lucie Borleteau avec Karin Viard.
Dans Chanson douce, Leïla Bekhti joue le rôle d'une maman de deux enfants qui embauche une nounou (Karin Viard) qui, au premier abord, semble parfaite mais qui s'avère inquiétante jusqu'au drame. Un film adapté du prix Goncourt 2016.
Leïla Bekhti avait lu le roman de Leïla Slimani pendant sa grossesse, voir le film l'a fait frissonner et elle explique que ce film aborde des sujets de société : devenir patron, s'élever socialement, laisser entrer un étranger dans son intimité et ce que cela implique psychiquement ou encore la vie de couple. "J'ai adoré tourner avec elle."
J'ai mis du temps à me rendre compte à quel point tourner des films me faisait du bien, c'est-à-dire que c'est une sorte de fantasme, j'épouse des vies que je ne vivrai jamais. Du coup j'aime un peu plus ma vie depuis que je fais ce métier.
Leïla Bekhtià franceinfo
"Je crois beaucoup au destin, je me dis que les choses sont écrites." Pour Leïla Bekhti, il y a "la famille qu'on se choisit et la famille qu'on ne choisit pas." Les bonheurs n'ont toute leur saveur que s'ils sont partagés. Sa famille occupe une grande place dans sa vie. Entourée de ses parents et de sa grand-mère, elle confie qu'elle a beaucoup de chance d'avoir cette double culture, elle parle le français comme l'arabe et retourne une à deux fois par an en Algérie. "C'est très important pour moi, le fait de savoir d'où je viens me facilite un peu le chemin pour savoir où je vais. Et du coup, c'est vrai que je n'ai pas du tout de rapport compliqué ou difficile avec mon pays d'origine, au contraire."
C'est au lycée qu'elle choisit l'option théâtre, "par stratégie". Cela représente sept heures de théâtre par semaine, dispensées par "de supers profs". Alors que des élèves de sa classe pensaient déjà à la comédie, elle se dit que c'est quelque chose d'inaccessible : "Pour moi, c'était comme le loto, c'est toujours le voisin qui a les bons numéros, ça ne vous arrive jamais." Elle travaille à mi-temps dans la boutique de vêtements de son frère pour se payer ses cours. "Quand on te les paie, tu n'as pas le sentiment que c'est un effort."
L'importance des rencontres
Leïla Bekhti dit du film Un Prophète de Jacques Audiard, grand prix du Festival de Cannes en 2009 et César du meilleur film en 2010, qu'il a changé sa vie. Le plus important n'est pas le prix mais la rencontre avec Jacques Audiard : "C'est le regard qu'il porte sur le monde qui m'intéresse."
Elle reconnaît que ce film, Un Prophète, lui apporte une certaine légitimité dans le monde du cinéma. En débutant dans le métier, consciente de ses carences, elle rencontre de la bienveillance, mais aussi du mépris de la part de gens du milieu. C'est une autre rencontre et des mots qui lui font comprendre que ce n'est pas grave de ne pas savoir ou de ne pas connaître : "Cette personne m'a rendue beaucoup plus curieuse. Le vrai intérêt de ce métier, c'est qu'il peut rendre très, très curieux." Cela n'empêche pas les périodes de doutes, mais elle s'en nourrit en apprenant à vivre avec : "Cela ne me paralyse plus, ça ne m'empêche pas d'avancer."
Sœurs de cœur
Avec l'actrice, scénariste et réalisatrice Géraldine Nakache, c'est une rencontre de cinéma devenue une rencontre de famille. Ce lien très fort entre elles se vérifie lorsque Leïla Bekhti reçoit le César du meilleur espoir féminin en 2011 pour Tout ce qui brille. "Je suis persuadée qu'elle aurait été moins émue si c'était elle qui s'était retrouvée en haut de la scène avec ce César. C'est ça qui est merveilleux, c'est de se dire 'ouahou, elle m'aime à ce point-là'... Elle a changé beaucoup de choses dans ma vie."
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