Lola et Hélène Zidi décortiquent l'anatomie d'une actrice au Festival d'Avignon
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Jeudi 29 mai 2025 : les comédiennes Lola et Hélène Zidi. Dans le cadre du festival d'Avignon, elles joueront la pièce "Anatomie d'une actrice".
Comme l'indique leur nom de famille, Hélène Zidi est la fille du réalisateur Claudy Zidi et Lola, la fille d'Hélène, donc la petite-fille de Claude Zidi. Il a notamment réalisé et mis en scène L'aile ou la cuisse, Les sous-doués ou encore Astérix et Obélix contre César. Pas étonnant donc qu'elles aient eu envie de faire de la scène et du jeu leur métier. Le duo monte sur scène avec une pièce dont elles signent la mise en scène et l'écriture Anatomie d'une actrice. Cette pièce se jouera au Théâtre du Roi René, dans le cadre du Festival d'Avignon, du 5 au 26 juillet 2025. C'est l'histoire bouleversante de Suzanne et de Juliette. Suzanne est une actrice qui connaît son rôle par cœur, mais qui se retrouve un beau jour à ne plus savoir grand-chose sur ce qu'elle raconte et pourquoi elle le raconte depuis sa loge où Juliette l'écoute patiemment et tente de l'aider. Juliette n'est pas une partenaire de jeu, mais sa propre fille, qui assiste, impuissante à son oubli dans les yeux de sa mère.
franceinfo : Le théâtre, est-il un refuge de l'oubli ?
Hélène Zidi : Je pense que oui, en tout cas, pendant une heure et demie de représentation déjà. D'une part, parce que le temps ne passe pas de la même manière et que, quand on sort d'une pièce, on a oublié tous ses problèmes et on a fait un voyage émotionnel très fort. Donc oui, ça peut être un refuge de l'oubli dans ce sens-là.
C'est aussi un bel échange qui est offert, le fait de pouvoir en parler entre nous parce que ça menace quasiment tout le monde d'être touché par cet oubli.
Lola Zidi : On vient surtout interroger l'anatomie de l'âme humaine, du cœur, des liens, des schémas, qui se répètent ou qu'on arrive à briser, du pardon. On parle aussi du rapport mère fille. C'est quelque chose qui nous intéresse Hélène et moi. Et il se trouve qu'on est mère fille et on avait envie d'aller interroger l'oubli de façon plus large, au-delà, d'être touché par une maladie. On va tous mourir donc la peur d'être oubliée, je pense qu'elle est universelle, même quand ça ne parle pas de cette maladie-là.
Lola, il y a une triangulaire autour de vous, avec votre mère, d'un côté, votre père, Yves Renier et votre grand-père. On a quand même deux générations sur scène, de fait, trois générations, même les absents sont là. Vous avez toujours eu aussi, ce besoin de quête d'identité, d'aller affronter la quête d'identité, de la titiller aussi un peu.
Lola Zidi : Oui, forcément, vu que je suis née avec deux gros noms collés à mon prénom, la quête d'identité, elle a été très forte chez moi dès le début bien sûr.
"Quand très jeune, vous vous présentez aux gens et que tout de suite ce qui ressort, ce sont les parents, le grand-père, forcément, on se demande qui on est, si quand on se présente, ce n'est pas nous qu'on retient."
Lola Zidià franceinfo
Qu'est-ce qu'il vous a transmis votre père ?
Hélène Zidi : Il m'a transmis la passion, de voir quelqu'un se lever le matin, tellement heureux de travailler, de s'amuser en travaillant. Le fait aussi d'être comme une petite souris sur les plateaux de tournage et de voir ses grands acteurs travailler, ça m'a appris beaucoup. Je ne savais pas du tout à l'époque que j'allais m'en servir un jour. Aujourd'hui, quand on fait l'anatomie d'une actrice, c'est un peu l'anatomie de tout ce que j'ai vu, entendu, regardé comme ça à la loupe. Je trouve ça très exaltant. Il m'a transmis des valeurs humaines qui sont importantes pour moi, comme la liberté par exemple, l'intégrité et la famille.
Anatomie d'une actrice, c'est effectivement le regard sur le jeu, sur l'importance du spectacle vivant, sur ce qu'une femme peut vivre finalement à travers l'incarnation de beaucoup de personnages, au point de s'oublier elle-même et d'oublier sa propre fille. Ça nous montre nos forces et nos fragilités et c'est cela qu'il faut retenir de cette pièce.
Hélène Zidi : J'avais envie de mêler la transmission que je fais au Laboratoire de l'acteur, ce que j'ai pu donner et transmettre à des acteurs qui aujourd'hui font ce métier, Laetitia Casta, Tahar Rahim, Raphaêl Quenard, Karim Leklou, Doria Tillier, je suis très fière d'eux.
"Comme je suis actrice moi-même, ça me permet tout le temps de me remettre en question dans ma transmission. Il y a une espèce de boucle et d'énergie qui fait que tout est toujours vivant, que je suis toujours en train de réfléchir au sujet."
Hélène Zidià franceinfo
La pièce nous a donné aussi cette occasion de réfléchir à ce que signifie être un acteur.
Lola Zidi : Vu qu'au début, on ne sait pas du tout que Juliette est sa fille, il y a aussi ce choc générationnel entre une actrice confirmée et une jeune actrice qui vient d'arriver dans le métier avec ce choc de génération, surtout à notre époque, ça permet vraiment d'exploiter des choses.
Hélène Zidi : C'est un thriller psychologique, mais on rit aussi, c'est important, l'humour.
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