Santa raconte ses débuts avec Hyphen Hyphen : "On parlait de différences"

Santa est l'invitée exceptionnelle du Monde d'Elodie à l'occasion de sa tournée des festivals et des zéniths. Dans ce premier épisode, elle raconte ses débuts avec le groupe Hyphen Hyphen et la chanson "Just need your love".

Article rédigé par Elodie Suigo, Étienne Presumey
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le groupe Hyphen Hyphen, à La Clayette, en 2023. (EDOUARD ROUSSEL / MAXPPP)
Le groupe Hyphen Hyphen, à La Clayette, en 2023. (EDOUARD ROUSSEL / MAXPPP)

Santa a été l'artiste la plus nommée aux Victoires de la musique 2025 et elle a d'ailleurs reçu celle du meilleur album pour Recommence-moi. Un sacre en solo très attendu, mérité, salué par le public et unanimement dans le monde de la musique. Elle sera dans de nombreux festivals cet été 2025 avant d'entamer une tournée des Zéniths et un concert à l'Accor Arena le 2 avril 2026. Il faut dire que son arrivée a marqué les esprits et nos oreilles avec son fameux Popcorn salé, son tube, ô combien communicatif sorti en 2022, soit 13 ans à peine après ses débuts. C'est en 2009 que le public l'a découvert avec le groupe Hyphen Hyphen qu'elle a fondé avec ses amis d'enfance.

franceinfo : À ce moment-là, il y avait déjà ce côté rebelle, mais positif.

Santa : On parlait de différences, c'était au-delà d'être porte-drapeau, d'être queer, d'être ensemble. On s'est réuni parce qu'on était tous les trois, avec notre bande de copains et copines, très sensibles. On était un peu les bizarres, mais c'est notre sensibilité qui a fait qu'on s'est enrichis et compris. L'une des plus grandes richesses de se comprendre au travers toutes les différences, c'est de s'en réjouir parce que c'est ce qui crée l'acte artistique et aussi l'envie de rébellion qu'il y avait en nous.

Ce que vous vouliez, c'était faire du rock en anglais et ce n'est pas simple quand on est français. Vous avez cette double culture par le biais de votre maman, mais c'était quand même assez courageux.

Oui, c'est vrai. En fait, on a essayé de faire ce que l'on aimait dans la musique et nos influences étaient anglo-saxonnes. Donc on a seulement voulu perpétuer les groupes qui répètent dans leur garage, avec leurs instruments et qui apprennent à exister sur scène.

"J'ai appris à chanter sur scène, pour les gens."

Santa

à franceinfo

C'est un autre exercice que de devoir chanter devant une caméra ou devant un téléphone par exemple. D'avoir cette expérience du public et du don de soi dans un instant très précis, ça m'a fait grandir énormément.

Est-ce que c'est difficile de passer de l'anglais au français ?

Dans l'instinct que j'ai eu, non, parce que c'était un acte non réfléchi. Dans la réécriture, dans l'exigence du verbe, du mot, dans les consonances, j'aime beaucoup m'amuser avec cette langue et dans toute la richesse qu'elle offre en termes de sonorité. Il y a quelque chose que j'aime.

Comment est-ce que vous écrivez vos chansons ? Est-ce que c'est simple ou est-ce qu'il y a beaucoup de rayures ?

Alors au début, ça paraît simple et puis après ça devient un enfer parce que c'est comme quand, on amène un enfant pour son premier jour de classe. On a envie qu'il soit aimé, donc il faut bien l'habiller et c'est pareil avec les premières notes et la mélodie. En tout cas, moi, tout vient en même temps, la mélodie, les mots, l'arrangement et ça sort comme ça. Par contre, le deuxième couplet, la bataille commence, j'aime bien penser une chanson comme des rendez-vous.

"Toutes les mesures, il faut un nouveau rendez-vous, c'est ce que j'appelle les bonbons."

Santa

à franceinfo

Aussi, parce que j'aime énormément les Walt Disney. Je me souviens qu'il y avait toujours une péripétie, un moment où le cœur battait et s'accélérait. Et ça, c'est une manière pour moi d'écrire.

Qu'est-ce que vous gardez le plus de vos parents ? Qu'est-ce qui vous ont le plus donné ?

Alors je pourrais répondre par tellement d'adjectifs et tellement d'anecdotes, mais je pense que c'est la liberté et le panache. Il y a quelque chose dans l'action et dans la prétention de donner et pas l'arrogance de donner. Le panache dans le verbe et l'amour aussi, énormément d'amour, je pense que je porte en moi le témoin de cet amour-là.

Hyphen Hyphen, c'est un passage de construction ?

Oui, mais il n'est pas terminé. Parce que Kid Sophie Line, la bassiste du groupe, me suit dans toutes mes péripéties, elle était là, sur la scène des Victoires. Adam me suit en tournée et tout ce qui sort passe par leur cœur d'abord. C'est notre triangle et notre pacte d'amitié ad vitam.

Un mot sur Just need your love, et sur ce qu'elle représente ?

Just need your love, c'est le début, avec Hyphen Hyphen, c'est notre tube comme on dit. C'est notre cri de rage qui se transforme en cri d'amour.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.