Stephen Jones présente ses chapeaux au Musée de la mode à Paris : "Dans les chapeaux, il y a toujours quelque chose avec laquelle on peut se connecter"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mercredi 8 janvier 2025 : le modiste britannique Stephen Jones. Le palais Galliera, musée de la mode de la ville de Paris expose ses travaux dans l’exposition Stephen Jones, chapeaux d’artiste, jusqu’au 16 mars 2025.
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Jusqu'au 16 mars 2025, Stephen Jones est à l'honneur à travers l'exposition rétrospective au Palais Galliera, Musée de la mode à Paris, Stephen Jones, chapeaux d'artiste. Ses 44 ans de carrière y sont représentés, résumés à travers ses créations et ses chapeaux uniques. Au total, 170 y sont présentés, témoins de ses collaborations de Lady Di à John Galliano, en passant par Lady Gaga ou Jean-Paul Gautier, sans oublier la plus couronnée de toute, la famille royale britannique. De Londres à Paris, où il est devenu sans conteste le plus "frenchy" des modistes anglaises, il a toujours inventé de nouvelles coiffes en respectant le classique et l'élégance, le haut-de-forme, le béret.
franceinfo : Quatre décennies déjà, et pourtant, votre amour pour les chapeaux ne cesse de s'accroître.
Stephen Jones : Mon amour pour les chapeaux, c'est arrivé par chance. Quand j'étais au collège, je ne pouvais pas coudre et j'étais stagiaire dans une maison de haute couture.
"J'étais apprenti tailleur et à côté, il y avait un atelier mode avec des chapeaux. Tous les gens, là, travaillaient très fort, mais jouaient en même temps et ils avaient du "good time"."
Stephen Jonesà franceinfo
Et je voulais être avec eux. Et c'est comme ça que je suis tombé dans les chapeaux.
Vous êtes né en 1957, près de Liverpool, d'un père ingénieur en systèmes de réfrigération et d'une mère au foyer. Elle vous a beaucoup transmis votre maman. Vous gardez quoi de ses souvenirs en culottes courtes ?
Je n'étais pas loin de Liverpool et pour moi, c'était juste en face de la mer. Je regardais les oiseaux, la mer qui change tout ce côté de nature. Mais à cette époque, dans les années 70, Liverpool, c'était très dépressif. Il n'y a pas d'argent là-bas, c'était gris et c'était une situation terrible.
Cela vous a beaucoup suivi d'ailleurs, ce regard sur la mer et ce gris.
Absolument. Si je pouvais faire des chapeaux aussi beaux que de nature, ça serait quelque chose. Mais les gens me demandent toujours : "Quel est votre chapeau préféré ?" Et je réponds, que c'est toujours le prochain.
C'est par le biais des rencontres que vous allez réussir à être remarquée, notamment par le fait que Boy George a porté l'un de vos chapeaux. J'ai l'impression que c'est là que vous vous êtes réellement né en tant qu'artiste.
Quand j'étais jeune, les jeunes communiquaient avec la musique et j'étais complètement inspiré par David Bowie, Roxy Music, tous ces gens et quand il était très jeune, je connaissais Boy George. Vous savez, en France, par exemple, il y a la Parisienne, cette idée mythique de glamour, de bon goût. En Angleterre, on n'a pas ça, on a la position entre la musique et la mode. Et c'est exactement dans les années 80 que ça s'est rejoint et c'est ce qui m'a intéressé.
Vous avez rapidement été très légitime parce que vous aviez fait une école, la Saint-Martin School of Arts. Après, vous avez pu montrer toute l'étendue de votre talent à travers ces chapeaux que vous avez incorporés, dans la musique. Steve Strange du groupe Visage a été le premier a payé pour un de vos chapeaux. Est-ce que ça vous a donné confiance en vous ?
Ma maman aussi a acheté un chapeau, ce n'est pas exactement Steve, mais bien sûr, les mères doivent acheter la première chose qu'on fait. Steve Strange avait cette boîte, Blitz Club et il était le chanteur dans le groupe Visage. Après ça, j'ai fait énormément de musique, même maintenant.
"L'année dernière, j'ai fait les chapeaux de Beyoncé, Rihanna et Lady Gaga, pour la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques."
Stephen Jonesà franceinfo
J'ai fait ce chapeau avec Dior et ce sont juste trois petites plumes qui sortent de la tête.
Il y a 400 œuvres à vous qui sont dans cette exposition rétrospective et on découvre cette histoire qui est commune finalement. C’est-à-dire que l'histoire du chapeau nous renvoie à nos ancêtres quoi qu'il arrive et à notre histoire.
La chose qui est très bien avec un chapeau, c'est que ce n'est pas nécessaire pour comprendre la mode. C'est juste quelque chose de bien pour l'œil. Donc je crois que tout le monde peut la visiter et que tout le monde peut apprécier. Dans les chapeaux, il y a toujours quelque chose avec laquelle on peut se connecter.
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