Autriche : la maison natale d'Adolf Hitler, lieu de pèlerinage des militants néo-nazis, transformée en poste de police
Le bâtiment va être modifié, et un commissariat y sera créé, ainsi qu'un centre de formation aux droits de l'Homme, pour un coût total de 20 millions d'euros.
La maison natale d’Adolf Hitler, en Autriche, à la frontière de l’Allemagne, va être transformée en poste de police. L’annonce de la date du début des travaux, en octobre, ne parvient pas à éteindre le débat sur cette maison décidément bien encombrante. Un symbole embarrassant pour la nation autrichienne tout entière, déchirée par ce passé qui ne passe pas.
Situé à Branau-am-Inn, petite ville frontière avec la Bavière, c’est un bâtiment à la façade jaune pâle érigé sur deux étages. Adolf Hitler y est né le 20 avril 1889. Il y a vécu pendant cinq ans, avant que ses parents ne déménagent en Allemagne. Une maison au destin incertain, que l’Etat autrichien a fini par acquérir en 2019. L’objectif était d’en finir avec les pèlerinages des néo-nazis, des touristes et des curieux.
Une très longue réflexion sur un passé longtemps enfoui
L’Autriche, qui a longtemps enfoui son passé nazi avant de s’y confronter ces dernières années, a créé en 2016 une commission d’experts chargée de trouver un usage à cette maison trop emblématique. Une démolition pure et simple a été exclue pour ne pas effacer l’histoire. Après plusieurs projets dont un refuge pour migrants, il a finalement été décidé d’en faire un commissariat et un centre de formation aux droits de l’homme pour les policiers. Le bâtiment va être modifié et rehaussé pour un coût de 20 millions d’euros. Les autorités espèrent que cette transformation dissuade d’éventuels regroupements de nostalgiques du nazisme.
Mais la population de Branau-am-Inn n’est guère enthousiaste et certains Autrichiens demandent au gouvernement de tout arrêter. Comme Günter Schwaiger, auteur du documentaire Qui a peur de Branau ?, dont la sortie en salle du film est prévue début septembre, et qui affirme qu’Adolf Hitler lui-même souhaitait voir cette maison transformée en locaux administratifs. C'est en tout cas ce dont témoigne un journal local de 1939. L’année précédente, la ville avait accordé au dictateur le titre de citoyen d’honneur, distinction qui ne lui a été retirée qu’en 2011.
Des Autrichiens encore très divisés
Cette controverse confirme que les Autrichiens restent divisés sur le passé de leur nation. Une histoire longtemps travestie dans un pays qui s’est présenté, contre toute évidence, comme un otage du IIIe Reich au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Après les lois d’amnistie des anciens membres autrichiens du parti nazi dès 1948, l’amnésie et la victimisation ont prévalu pendant des décennies. Cette attitude est aujourd'hui dénoncée par une grande partie de la jeune génération.
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