Élections municipales en Turquie : une claque magistrale pour le président Recep Tayyip Erdogan
C'est la débâcle en Turquie pour le président Recep Tayyip Erdogan après les élections municipales du dimanche 31 mars. Son parti, l'AKP, perd les grandes villes du pays et enregistre une défaite historique au niveau national.
La claque est d'autant plus magistrale que c'est Recep Tayyip Erdogan lui-même qui avait fait de ce scrutin municipal du dimanche 31 mars, un test de popularité et un enjeu national. Le chef de l'État avait jeté tout son poids dans la campagne, multipliant les meetings, profitant de son temps de parole illimité à la télévision publique. Dix mois après avoir été réélu à la présidentielle, neuf mois après avoir remporté les législatives, il s'attendait à renforcer son emprise sur le pays.
C'est tout l'inverse qui s'est produit : les Turcs "ont décidé de changer le visage de leur pays", dit le chef du principal parti d'opposition (CHP, socio-démocrate et laïque), Ozgur Ozel.
Istanbul, Ankara, Izmir, Antalya : les grandes villes déjà conquises à l'AKP en 2019 restent aux mains de l'opposition qui s'impose aussi dans les fiefs historiquement conservateurs d'Anatolie, comme la grande ville industrielle de Bursa. Recep Tayyip Erdogan n'a même pas attendu la proclamation officielle des résultats pour concéder sa défaite.
L'humiliation d'Istanbul
Son échec est un échec personnel, que symbolise Istanbul, dont il a été maire dans les années 90 : capitale économique et culturelle où il a grandi et où il habite, qu'il a tenté de reconquérir à tout prix en y envoyant son poulain. Istanbul, ce sont 16 millions d'habitants, près d'un cinquième de la population du pays, 30% de son PIB. "Qui remporte la ville, remporte la Turquie ", c'est Erdogan lui-même qui le dit.
Or à l'issue de cette élection, le joyau du Bosphore reste sous la responsabilité du patron de facto de l'opposition, un ancien homme d'affaires aussi médiatique qu'ambitieux, Ekrem Imamoglu. Il s'est toujours posé en rival direct du chef de l'État et gagne incontestablement sa stature de présidentiable pour 2028.
Un pays englué dans la crise économique
Quelles peuvent être les conséquences de la défaite du parti d'Erdogan ? Ce qui s'est passé le 31 mars est "un tournant, mais pas une fin", dit le chef de l'État qui promet d'en tirer les leçons. Après tout, il a survécu à pas mal de tempêtes, comme les manifestations monstres de l'opposition en 2013 ou une tentative de coup d'État en 2016. Mais il a tellement fait le vide autour de lui, il a tellement personnifié le pouvoir, qu'on ne voit pas bien comment il pourrait rebondir.
D'autant que les électeurs ont aussi sanctionné sa politique d'austérité qui a fait chuter le pouvoir d'achat des classes moyennes et des retraités : avec 70 % d'inflation, le pays est englué dans une crise économique sans précédent qui pourrait finir par lui coûter cher.
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