En Inde, une partie de l'histoire du pays effacée des livres scolaires
Le gouvernement indien a fortement révisé les programmes scolaires du secondaire, en retirant d’importantes parties de l’histoire moghole et musulmane du pays, qui a duré environ six siècles. Une réforme décriée par les historiens.
Le conseil indien pour l’éducation dit vouloir alléger les livres scolaires, afin de faciliter la reprise pédagogique après le Covid-19. Mais la coupe semble sélective : les actes violents commis par les hindouistes affiliés au parti au pouvoir, comme l’assassinat de Gandhi dans les années 40, ou les pogroms anti-musulmans de 2002, sont édulcorés. Surtout, toute une partie de l’histoire moghole et musulmane, qui s’étend sur plusieurs siècles, est effacée.
Pour les historiens, cela relève de l’obscurantisme, car la période médiévale des moghols est considérée comme la Renaissance culturelle de l’Inde, pendant laquelle des merveilles architecturales comme le Taj Mahal on été construites, et que le syncrétisme propre à l’Inde s’est établi, pour former ce bouillon religieux qui compose le pays d’aujourd’hui.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement s’en prend aux moghols
Les nationalistes hindous ont toujours viscéralement rejeté cet héritage musulman : ces dernières années, ils ont ainsi changé les noms d’une dizaine de villes et régions aux noms musulmans, puis détruit une mosquée construite par les moghols pour y construire un temple hindou. Pour eux, l’Inde est une terre hindoue, et le règne de ces empereurs musulmans représente une période d’"esclavage" à effacer, pour reprendre les mots du Premier ministre.
Cette refonte des manuels s’inscrit donc dans un projet politique plus large d’hindouisation de la société indienne, et de marginalisation croissante de tout ce qui est musulman, dans le passé mais aussi dans le présent, par la destruction de leurs maisons, commerces ou de leurs mosquées. Les extrémistes hindous appellent maintenant ouvertement au génocide des musulmans, sans que cela n’entraîne d’arrestation ni de condamnation de la part du parti au pouvoir.
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