États-Unis : des dirigeants d'universités accusés d'attiser les tensions dans la guerre au Proche-Orient
Depuis le 7 octobre, la guerre au Proche-Orient provoque des tensions très vives sur les campus américains entre étudiants pro-israéliens et pro-palestiniens. La Maison Blanche parle de "situation alarmante" et les dirigeants des universités sont eux aussi pointés du doigt.
Mercredi 6 décembre, les présidentes d'Harvard, du MIT et de Penn, trois universités prestigieuses, étaient invitées à s'expliquer devant une commission du Congrès sur la hausse des incidents antisémites sur leur campus. La républicaine Elise Stefanik leur pose alors cette question : "Appeler au génocide des Juifs est-il en contradiction oui ou non avec le code de conduite de votre université ?" Trois fois elle obtient la même réponse : "Cela dépend du contexte". Ça ne lui convient pas, alors elle repose sa question encore et encore.
Ça ne change rien, les trois présidentes restent sur leur ligne : "Cela dépend du contexte. On ne peut pas condamner d'emblée". Alors la députée s'emporte, "Non, cela ne dépend pas du contexte. Appeler au génocide des Juifs ne doit pas être accepté. Vous devriez démissionner", appelle-t-elle en dénonçant la faillite morale des dirigeantes.
Depuis mercredi, cette vidéo enflamme les réseaux sociaux. Les trois présidentes sont clouées au pilori par les soutiens d'Israël avec cet argument, le relativisme, c'est l’alibi des intellectuels de gauche pour s'accommoder de la barbarie. Parler de "génocide palestinien" n'est pas un sujet. L'homme d'affaires Dave Portnoy jure de ne plus embaucher pour son site Barstool Sports d'étudiants issus d'Harvard, du MIT et de Penn, après le témoignage des présidentes, jugé "inacceptable à tous les niveaux".
Les donateurs réduisent leurs soutiens
Cette séquence montre surtout la position délicate des dirigeants d'universités, contraints d'arbitrer en permanence entre la condamnation des propos haineux et la protection de la liberté d'expression, sacralisée par le premier amendement de la Constitution. Tout en conservant de bonnes relations avec leurs donateurs, qui représentent aux États-Unis une source majeure de financement dans l'enseignement supérieur.
L'exemple d'Harvard est édifiant. Dès le 7 octobre, des organisations étudiantes publient une lettre ouverte accusant Israël d'être responsable des violences. La présidente attend plusieurs jours avant de la condamner. Sa réaction est jugée trop tardive et des donateurs importants coupent aussitôt leur soutien. C'est le cas de la Fondation Wexner qui investissait chaque année 2 millions de dollars dans l'université pour favoriser l'accès des étudiants aux programmes des futurs leaders de la communauté juive américaine.
Le milliardaire Ken Griffin, ancien diplômé de Harvard n'a, quant à lui, pas remis en cause sa participation de 300 millions de dollars, mais il a exigé une réponse plus ferme de la part de l'université. Le gouvernement lui aussi menace de diminuer les aides fédérales si des mesures fortes ne sont pas mises en place pour réduire la tension et les actes antisémites et antisionistes sur les campus.
À regarder
-
Tempête Benjamin : des rafales de vent jusqu'à 161 km/h en Seine-Maritime
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter