Fin du "Titre 42" aux États-Unis : la question migratoire, une épine dans le pied de Joe Biden
Les États-Unis renforcent leur sécurité à la frontière avec le Mexique. Le président Joe Biden veut à tout prix contrer le nouvel afflux de migrants qui se prépare.
La semaine prochaine, les règles d'entrée aux États-Unis par voie terrestre vont changer : les migrants sans titre de séjour qui arriveront à pied par le Rio Grande ne pourront plus être refoulés manu militari, avant même d'avoir pu déposer leur demande d'asile.
Jusqu'ici, cette disposition exceptionnelle, appelée "Titre 42", qui donnait quasiment tous les pouvoirs aux garde-frontières, avait un effet dissuasif sur les candidats à l'exil.
Il s'agit en réalité d'une mesure de santé publique qui remonte au XIXe siècle, imaginée à l'époque pour empêcher la propagation du choléra et de la fièvre jaune.
Le "chaos" à la frontière ?
L’administration Trump l'avait réactivée en 2020, au nom de la lutte contre le Covid. Elle a été utilisée depuis plus de 2,5 millions de fois. Le gouvernement de Joe Biden, la jugeant inhumaine, a plusieurs fois essayé de la supprimer, chaque fois il s'est heurté au refus des gouverneurs. Cette fois-ci la justice a tranché. Le 11 mai le "Titre 42" sera enfin levé.
Les migrants vont donc de nouveau tenter de passer la frontière. Si vous écoutez les élus républicains du Congrès, la situation migratoire va même se transformer en "chaos", en "cauchemar" dans les États frontaliers du Mexique. Un sénateur, Lindsey Graham, a donné une conférence de presse mercredi 3 mai pour expliquer que l’Amérique était déjà "en état de siège", que les clandestins allaient bientôt être deux fois plus nombreux et la police aux frontières incapable de garder le contrôle.
Pour l'instant, côté mexicain ils sont environ 15 000 selon Forbes, à attendre parfois depuis des mois des conditions plus favorables pour passer.
Joe Biden en difficulté sur le plan politique
Cette affaire n'arrange pas les affaires politiques de Joe Biden. Cet afflux de migrants annoncé pour les prochaines semaines arrive à un moment critique pour le président américain, qui vient tout juste d'annoncer qu'il était candidat à sa réélection l'an prochain. Certes, Joe Biden a voulu la suppression du "Titre 42", mais il n'a aucune envie de se retrouver avec un problème migratoire sur les bras et de prêter le flanc aux critiques des républicains.
Mardi 2 mai, Washington a donc annoncé que 1 500 soldats supplémentaires allaient bientôt épauler les garde-frontière. Ce qui place le chef de l'État en position délicate dans son propre camp : de nombreux démocrates s'opposent farouchement à une militarisation de la frontière – entre autres parce que c'est exactement ce que faisait Donald Trump. "Le déploiement de personnel militaire ne fait que signaler que les migrants sont une menace que les troupes de notre pays doivent contenir. Rien n’est plus éloigné de la vérité”, écrit dans un communiqué le sénateur démocrate du New Jersey, Bob Menendez.
“Si Joe Biden est entré en fonctions en promettant de mettre en place un processus ordonné et plus humain pour les demandeurs d’asile, les passages illégaux sont apparus comme une vulnérabilité politique majeure pour lui", écrit de son côté le New York Times. En résumé, quelle que soit la solution qu'il adopte, Joe Biden se retrouve piégé. Politiquement, il n'a que des coups à prendre. C'est du perdant-perdant.
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