Guerre Israël-Hamas : le mouvement islamiste palestinien reconnaît que des "erreurs ont peut-être pu arriver" dans l'attaque du 7 octobre
Le Hamas a admis dimanche pour la première fois des "erreurs" ayant provoqué la mort de civils pendant son attaque contre Israël le 7 octobre. Cette offensive a déclenché une guerre dans la bande de Gaza où le bilan humain dépasse les 25 000 morts.
Au Proche-Orient, alors que la journée du lundi 22 janvier marque le 108e jour de guerre entre Israël et le Hamas, pour la première fois, le mouvement islamiste a reconnu dimanche des "erreurs" dans un long texte pour justifier l'attaque du 7 octobre. Des erreurs concédées par le Hamas du bout des lèvres dans un communiqué inédit de 16 pages, diffusé à la fois en arabe et en anglais, intitulé "Our narrative", qui peut se traduire par "notre récit" ou "notre version".
Le Hamas revient sur l'assaut du 7 octobre, qu'il appelle l'opération "déluge d'Al-Aqsa". "Une étape nécessaire, est-il écrit, face aux complots israéliens contre les Palestiniens". Une rhétorique classique, mais pour la première fois, le mouvement islamiste reconnaît que des "erreurs ont peut-être pu arriver". Le Hamas se défend d'avoir visé des civils. "C'est arrivé accidentellement", écrit-il. Il évoque même "un engagement moral" pour "éviter de s'en prendre aux civils, en particulier aux enfants, aux femmes et aux personnes âgées." Pourtant, 1 140 Israéliens ont été tués dans l'attaque du 7 octobre, en majorité des civils, selon un décompte de l'Agence France Presse (AFP) à partir des chiffres officiels israéliens. Par ailleurs, de nombreuses vidéos, parfois diffusées par les combattants du Hamas eux-mêmes, montrent précisément des Israéliens désarmés qui sont tués, et des femmes, des enfants et des personnes âgées kidnappées. Ce sont justement pour ces images que le Hamas tente de se disculper avec ce communiqué.
Des raisons diplomatiques avant tout
L'explication sur cette communication n'est pas à chercher dans les combats sur le terrain. L'armée israélienne concentre ses opérations sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Et évidemment, ce très léger mea culpa n'est pas de nature à modifier les objectifs de guerre fixés par Benyamin Nétanyahou, à savoir la destruction du Hamas et le retour des 132 otages toujours présumés détenus. L'explication n'est donc pas militaire, mais diplomatique. Nous sommes à un moment où se discute l'avenir politique de la bande de Gaza.
Le chef du gouvernement israélien dit vouloir maintenir un "contrôle sécuritaire" sur cette zone. Ce qui empêche de fait, la création d'un État palestinien souverain. Dans le même temps, les États-Unis font pression sur Israël, précisément pour imposer un plan qui inclut la création d'un État palestinien. L'Union européenne met en garde contre les conséquences du refus israélien. Le chef de la diplomatie saoudienne, ce week-end, a exclu toute normalisation des relations avec l'État hébreu sans création d'un État palestinien.
Les diplomates se préparent donc à entrer en scène, après l'effroi et les combats qui ont paralysé jusque-là toute initiative. Voilà pourquoi le Hamas tente de faire passer ses messages. D'ailleurs, dès la première page, son communiqué s'adresse "aux peuples libres du monde". Autrement dit, aux opinions publiques. En particulier celles des pays du Sud, qui désapprouvent majoritairement la riposte israélienne. L'Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de justice. Le Mexique et le Chili, eux, en appellent à la Cour pénale internationale contre le gouvernement israélien. Sur le terrain, les combats font toujours rage, mais il faut donc interpréter ce communiqué du Hamas à l'aune d'une autre bataille : celle de l'opinion publique mondiale et des rapports de force diplomatiques.
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