Haïti : le Kenya prêt à prendre la tête d’une intervention internationale
Alors que les États-Unis viennent d'appeler tous leurs ressortissants à quitter le pays "le plus vite possible", Nairobi accepte de déployer un premier contingent sur l’île des Caraïbes qui s’enfonce dans le chaos.
"Enlèvements, pillages, assassinats, viols, extorsions, détournements de camions de marchandises", tel est le tableau peint par l'ONU alors que des gangs ont instauré "un climat de terreur" dans la capitale d'Haïti, Port-au-Prince qu'ils contrôlent à 80%, mais aussi dans le reste du pays où 60% du territoire est désormais sous leur domination. En 2022, plus de 2 000 meurtres ont été comptabilisés par l'ONU. Et 2023 s’annonce pire encore. Les forces de sécurité haïtiennes sont totalement dépassées par ces bandes ultra-violentes qui agissent en toute impunité, alimentées par le trafic d'armes en provenance des États-Unis et par la pauvreté : près de la moitié de la population haïtienne a besoin d'assistance humanitaire, dont près de trois millions d'enfants.
"Situation humanitaire plus qu'effroyable", résume l’ONU, qui s’inquiète également d'un basculement total dans la guerre civile. Depuis avril, près de trois cent personnes, soupçonnées d'appartenir à ces gangs, ont été tuées par des groupes de justiciers autoproclamés, des habitants qui se font justice eux-mêmes.
La peur du bourbier
Malgré les appels de l’ONU et du gouvernement haïtien, aucun pays ne se presse pour intervenir ou prendre la tête d'une force multinationale tant la crainte d'un enlisement est omniprésente. De 2004 à 2017, l'ONU avait déployé une force de maintien de la paix en Haïti – la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) sans parvenir à redresser le pays. En laissant même un souvenir catastrophique : quelques 10 000 morts du choléra, ramené sur l’île par des casques bleus du Népal. Ni les États-Unis, ni le Canada, ni le Brésil et encore moins la France ne veulent s'engager. Pas de candidats pour aller confronter ces gangs, synonyme de combats, de victimes, de dommages collatéraux dans la population civile. Il ne s’agit plus de maintien de la paix mais d’une opération armée très délicate.
Former la police haïtienne
Samedi 29 juillet, le Kenya a annoncé qu’il était prêt à déployer un contingent de 1 000 policiers pour former et aider la police haïtienne. Initiative saluée par le gouvernement haïtien, mais qui ne constitue qu’un premier pas car plusieurs experts estiment qu’il faudrait plutôt 7 000 soldats et autant de policiers pour stabiliser le pays, à peu près l’équivalent du déploiement maximal de la Minustah jusqu'en 2017.
Il faut donc encore que d'autres pays s’engagent. Il faut aussi un feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU pour préciser le mandat de cette intervention, car s’il n'y a pas de transition politique et de relance économique en parallèle à un engagement international mené par le Kenya, l’enlisement est quasi certain.
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