Pourquoi les Géorgiens manifestent-ils contre la loi sur les "agents de l'étranger", similaire à une loi russe ?
Des dizaines de milliers de personnes sont à nouveau descendues dans les rues de la capitale, Tbilissi, mercredi soir. Leur cible : un projet de loi perçu comme une entrave aux aspirations européennes du pays.
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Les manifestants se sont rassemblés mercredi 1er mai au soir devant le Parlement à Tbilissi au son de l'Hymne à la joie, avant que la police ne disperse tout le monde à coup de grenades assourdissantes et de canons à eau.
La veille, les forces de l'ordre avaient déjà arrêté une soixantaine de personnes. La colère qui s'exprime depuis deux semaines maintenant dans cette ancienne république soviétique du Caucase vise un texte symbolique qui peut faire basculer le pays du mauvais côté de l'histoire car cette loi, qui doit encore être voté en troisième lecture, exige que toute ONG ou média recevant plus de 20% de son financement de l'étranger s'enregistre en tant qu'"organisation agissant pour les intérêts d'une puissance étrangère". Exactement ce qu'a fait le Kremlin avec sa loi sur les agents de l'étranger qui lui a permis de museler les voix critiques et la société civile. À six mois des législatives en Géorgie, ce serait aussi très pratique pour étouffer l’opposition. Autant dire que, vu de Bruxelles, ce genre de texte fait un peu tache.
D'autant que les Georgiens ont déjà fait leur choix. Ils ne veulent pas de l'influence de la Russie, encore moins depuis que leur petit pays de 4 millions d'habitants a obtenu en décembre le statut de pays candidat à l'Union européenne. Cela fait 20 ans que la Géorgie se détache progressivement du bloc soviétique et qu'elle regarde à l'Ouest. La population refuse de de se mettre dans l'ombre de Vladimir Poutine comme le voudrait le parti populiste au pouvoir, le "rêve géorgien" que certains n'hésitent plus à appeler "le cauchemar russe".
Ce bras de fer ressemble furieusement à ce qui s'est passé en Ukraine au moment de Maïdan, à l'hiver 2013 - 2014. En 2013, Kiev voulait signer un accord d'association avec Bruxelles. Le Kremlin avait alors exigé du président qu'il s'y oppose, c'est ce qui avait entraîné le mouvement de rébellion de Maïdan et finalement la chute de Viktor Ianoukovitch.
Chez nos confrères de France 24, la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili déclare être fermement opposée à ce projet de loi et être du côté des manifestants. Mais elle appelé à ne pas s'attaquer au Parlement et plutôt à attendre les élections pour démontrer sur le long terme que "la Géorgie n'est pas la Russie".
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