Le mot de l'éco. Rachat d'Alstom : General Electric ne tiendra pas ses engagements sur l’emploi
Le groupe américain General Electric, qui a acquis la branche énergie d'Alstom il y a trois ans, vient d'annoncer au gouvernement qu'il ne tiendra pas ses engagements sur l'emploi.
En 2015, pour pouvoir racheter la branche énergie d'Alstom, l’américain General Electric s'était engagé à créer 1 000 emplois nets en trois ans. C'est-à-dire d’ici à la fin de l’année 2018. Or, on est pour l’instant très loin du compte. Seuls 323 postes ont été créés.
Des promesses non tenues
L'État peut se souvenir que les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Surtout quand elles sont destinées à faire passer dans l'opinion le rachat d'un fleuron industriel français. Surtout quand trois ans plus tard, Jeff Immelt, le patron de General Electric, au moment du rachat d'Alstom, celui qui s'était donc engagé à créer 1 000 emplois nets en France n'est plus à la tête du groupe.
Il a été remplacé par John Flannery, qui répète à qui veut l’entendre qu’Alstom est en fait "décevant" et que l’industriel français, payé 13,5 milliards, a coûté beaucoup trop cher. C'est lui qui est allé expliquer avant-hier à Bercy que General Electric ne tiendrait pas ses promesses en raison "d'un environnement difficile du fait de l’évolution défavorable de ses marchés historiques."
Le communiqué du ministère de l’Économie qui suit ressemble à un aveu d'impuissance : Bruno Le Maire demande au groupe américain de "prendre les dispositions nécessaires pour se conformer au mieux" à ses engagements. Autrement dit, il est désormais acté que General Electric ne créera jamais 1 000 emplois en France.
Des sanctions possibles
L’accord de 2015 prévoyait une pénalité de 50 000 euros par poste non créé à la fin 2018. Pour l'instant, il en manque 677. Cela ferait donc en théorie un peu moins de 34 millions d’amende. C’est donc peu, au regard des 100 milliards de chiffre d'affaires du groupe américain, même si Bruno Le Maire assure que General Electric devra bien payer des compensations.
Une nouvelle rencontre avec le PDG est d'ailleurs prévue à l'automne. De toute façon, l’enjeu n’est plus vraiment la création de 1 000 postes mais plutôt la préservation des emplois en France.
Les sites français menacés ?
General Electric a engagé une vaste restructuration à l’automne dernier, via des cessions, des ventes d'actifs et aussi des suppressions d'emploi : 12 000 dans le monde pour la seule division énergie (donc celle de l'ex-Alstom) dont 4 500 en Europe. Pour l'instant, les sites hexagonaux ont échappé à ces coupes, en raison justement de l’accord signé il y a trois ans. A la fin de l’année 2018, les salariés français n'auront plus aucune garantie. Les syndicats le savent. Et le gouvernement aussi.
Lire aussi :
Le rapport parlementaire de la commission d'enquête sur le rachat d'Alstom
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