La bataille de l'Obamacare vue de la Nouvelle-Orléans
Dans quelques jours, c'est la fin des inscriptions pour ceux qui veulent bénéficier le 1er janvier 2014 de la nouvelle assurance santé aux États-Unis. Des dizaines de millions d'Américains sont concernés. L'adhésion d'un maximum de personnes est indispensable pour que le système soit financé. L'incroyable cafouillage du site internet a sérieusement perturbé la période d'inscription depuis le mois d'octobre. Et si le site fonctionne beaucoup mieux, les polémiques persistent sur cette réforme.
À la
Nouvelle-Orléans, la clinique des musiciens s'occupe des artistes de la ville.
Une population souvent précaire, aux revenus incertains. Ils sont 2.000 à être
soignés dans cet établissement, qui est d'ailleurs plutôt un centre de soins de
médecine générale. 80% des patients n'ont pas les moyens de se payer une
assurance privée, qui coûte plusieurs centaines d'euros par mois, ils rentrent
du coup dans le cadre de cette nouvelle loi.
Ce que l'on
constate dans cette clinique, c'est de l'intérêt, des difficultés aussi à
comprendre quelle assurance serait la meilleure. Les patients viennent
plusieurs fois demander conseil, ils ont parfois du mal à se décider. Et puis,
il y aussi ceux qui ne sont pas forcément gagnants. Aujourd'hui, grâce à des
aides financières, l'établissement soigne gratuitement tous ceux qui gagnent
moins de trois fois le seuil de pauvreté.
Avec la
nouvelle loi, le seuil est abaissé pour obliger à prendre la nouvelle
assurance. Mikael Bergeman a fait ses comptes, il devra verser au moins 20
dollars par mois. Il dit qu'il va s'inscrire mais cela ressemble pour lui à une
nouvelle taxe. D'autres préféreront payer une amende puisque tout bénéficiaire
théorique est obligé de prendre cette assurance. Le médecin responsable,
Catherine Lasperges, considère qu'il faudra du temps, peut-être deux ans pour
que tout le monde rentre dans ce nouveau système. Elle le regrette parce
qu'elle pense que cette réforme est vraiment bénéfique.
Pendant ce temps, la polémique va se poursuivre
On l'a
constaté à la Nouvelle-Orléans. La réforme de la santé reste le sujet majeur du
combat politique. C'est vrai partout puisque les États-Unis sont en campagne électorale
pour le renouvellement du congrès en novembre prochain. Ça l'est
particulièrement dans un État où le gouverneur républicain est un des plus
farouches opposants à la réforme.
Il fait
partie de ceux qui refusent de dépenser le moindre dollar supplémentaire pour
faciliter l'application de la réforme. Résultat, la frange la plus pauvre de la
population ne pourra pas adhérer à ce système. Le numéro un du parti
républicain en Louisiane, Roger Villere, explique qu'il faut tout faire pour
empêcher une loi qui ressemble à du socialisme. L'administration Obama, dit-il,
veut contrôler tout le système de santé. Même des démocrates sont sur la
défensive. La sénatrice Mary Landrieue, figure du parti démocrate, interpelle
Barak Obama dans son premier clip de campagne. Elle lui demande de respecter
son engagement de ne pas pénaliser ceux qui sont déjà détenteurs d'une
assurance privée.
La bataille
de l'Obamacare va donc continuer. Prochaines étapes dès le premier janvier avec
l'entrée en application et les premiers bénéficiaires. Au 31 mars, il y aura la
clôture des inscriptions et des amendes pour ceux qui ont choisi de ne pas
adhérer à ce système. Le bilan chiffré pourra difficilement être fait avant la
fin de l'année prochaine. En Louisiane par exemple au mois de novembre, seul
12% de l'objectif d'enrôlement avait été atteint. Le bilan politique, lui, sera
tiré en novembre lors des élections au Congrès.
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