Couvrir le Vendée Globe : Catherine Pottier aime ressentir l'émotion du retour à terre des marins, après leur tour du monde en solitaire
Emmanuelle Daviet interroge Catherine Pottier, qui couvre chaque édition du Vendée Globe dont les premières arrivées ont eu lieu cette semaine : Charlie Dalin, Yoann Richomme et Sébastien Simon.
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Le Vendée Globe passionne les auditeurs de franceinfo. Ils ont posé de très nombreuses questions sur la manière dont la radio couvre cet événement. Au micro depuis plusieurs éditions : la journaliste Catherine Pottier.
Emmanuelle Daviet : Vous êtes actuellement aux Sables-d’Olonne, y a-t-il un moment que vous préférez dans cette course ?
Catherine Pottier : Moi, ce que je préfère, ce sont les retours. Pour le départ des marins, tout va bien, ils sont en forme, ils ont envie de partir. Lorsqu’ils reviennent, on voit sur leur visage toute la fatigue d’un tour du monde. Cela se voit aussi sur les bateaux, qui vont devoir passer au garage pour réparer les petits pépins de la traversée. Vraiment, j'aime ressentir l’émotion de voir un bateau revenir, d’aller le chercher au large, de découvrir une silhouette, parfois dans la nuit comme pour Charlie Dalin, d’un seul coup voir le visage du skipper et se dire : ce gars-là, il vient de faire un tour du monde !
Quelle est l’importance des récits de mer et des journaux de bord que les skippers partagent pendant la course ?
Fondamentale. Ils nous donnent des informations sur leur quotidien à bord. Ils racontent volontiers leurs moments de lassitude. Et puis, sur un bateau, il y a toujours quelque chose à faire. Donc les récits, les carnets de bord nous permettent de mieux comprendre leur vie à bord, avec des anecdotes, des heures difficiles et des instants de bonheur. Des photos aussi. Des images. Le Cap Horn. Yoann Richomme disait qu’il pense être le seul marin à avoir frôlé le Cap Horn d'aussi près, tant il avait envie de le voir. Il a eu de la chance : il a vu le fameux caillou 2 jours durant, et très nettement. Il a partagé l'image avec tous ceux qui regardent le site du Vendée Globe.
Pensez-vous que cette course est accessible à tous, en termes de compréhension, ou nécessite-t-elle une connaissance préalable de la voile ?
C’est à nous, journalistes, de vulgariser les choses, d’employer des mots simples pour raconter ce qui se passe en mer. Dès qu'on a affaire à des expressions propres à la voile, il faut prendre le temps d’expliquer à l’auditeur de quoi il s’agit. Et puis raconter, informer, c’est offrir du rêve aussi. De l’information, bien sûr, c’est notre priorité, surtout à franceinfo, mais aussi donner des images à l’auditeur. On est ses yeux, donc il faut lui offrir le plus d’images possible pour qu’il se sente un peu comme les marins en mer. L'aventure doit être accessible à tous.
Avez-vous remarqué une évolution dans le profil des participants au fil des éditions ? Une évolution en termes d’âge, de genre ou de parcours ?
Incontestablement ! D’aucuns disent que les skippers modernes ne sont plus des aventuriers mais plutôt des pilotes de F1. J’ai envie de modérer cette idée parce qu’un tour du monde seul à bord, c’est toujours un tour du monde et c’est toujours une aventure. Bien sûr, les profils ont évolué, beaucoup de ces marins sont aussi des ingénieurs. Désormais, ils sont rompus à l’exercice de la communication, des réseaux sociaux, des médias. Donc l’image du marin taiseux fait partie du passé. Aujourd’hui, les marins sont obligés de communiquer, c’est dans leur cahier des charges, une obligation de l’organisation de course : ils doivent, chaque jour, envoyer un petit carnet de bord, des vidéos, pour partager leur aventure. À eux aussi, lorsqu’ils reviennent à terre, de raconter leur odyssée, quitte à se répéter.
Pourquoi, le Vendée Globe suscite-t-il un tel engouement auprès du public ?
Parce que le concept est simple : un homme ou une femme, un bateau et un tour du monde, le tour de la planète. Les marins sont seuls sur un bateau. Ils sont confrontés à la solitude, aux éléments, à l’océan. Tous les bateaux ne sont pas identiques : c’est la même classe, la même catégorie, mais ils sont aménagés différemment, selon les besoins et les choix de chaque skipper. La formule du Vendée Globe est basique, mais très efficace.
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