Le rendez-vous du médiateur. Gilets jaunes, neutralité et partialité des journalistes sur franceinfo ?
La médiatrice des antennes de Radio France revient cette semaine encore sur les nombreux mails des auditeurs au sujet du traitement de l'actualité des gilets jaunes sur franceinfo. Le directeur de la chaîne, Vincent Giret, répond.
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Le traitement des sujets d'actualité sur franceinfo avec de nouveau cette semaine la question des gilets jaunes. Pour y répondre Vincent Giret, directeur de franceinfo au micro d'Emmanuelle Daviet, médiatrice des antennes de Radio France
Neutralité et partialité des journalistes ?
Les mails reçus cette semaine sont encore une fois très largement consacrés aux gilets jaunes.
Jacques écrit : "La surexposition par franceinfo du sujet "gilets jaunes" crée une énorme caisse de résonance pour ces personnes et les survalorise de sorte qu'au lieu de transmettre de l'information, vos journalistes créent l'information. L'amplification donnée à tel ou tel événement fait de vous des acteurs, voire des manipulateurs. Où est votre soi-disant neutralité ?"
C'est très important de dialoguer avec nos auditeurs. Nous devons leur expliquer les choses. Cette impartialité que réclame cet auditeur, nous la défendons et la pratiquons au quotidien. Nous avons une éthique, une charte de déontologie, une pratique journalistique qui font que franceinfo n'est pas une radio partisane. Nous faisons du débat contradictoire et du factuel qui permettent d'éclairer par exemple les questions de la fiscalité et bien d'autres sujets.
Valoriser certains angles de l'actualité ?
Dominique, fidèle auditeur de franceinfo s'interroge : "J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi vous ne faites que la promotion des gilets jaunes. Vous feriez bien d'avoir une vraie analyse sur leurs revendications. Vous feriez bien aussi de mettre en évidence tous les dégâts causés par ce mouvement : casses massives/ mise en péril de l'activité économique de nos territoires pour les commerçants et les PME".
Nous avons le sentiment de le faire, c'est pour cela qu'il est important d'avoir le retour des auditeurs. Un responsable de la police expliquait récemment sur franceinfo, quels ont été les dégâts, quels étaient les dispositifs de sécurité mis en place.
Parti pris, sensationnel, retour sur le traitement journalistique
Sur un plan journalistique : est-il plus facile d’interviewer ceux qui crient et moins intéressant de donner la parole à ceux qui subissent en silence ?
Bernard lui, est plus nuancé et observe que jeudi 29 novembre donc, la parole a été donnée à des personnes non gilets jaunes et qu'il y a eu des infos sur les radars détruits. Il estime que "prolonger dans ce sens une information plus équilibrée honorerait une radio publique qui devrait être à l'écoute de tous ces citoyens et non être trop souvent le "tam-tam" de ceux qui défendent leurs intérêts particuliers. Si la fonction de journaliste est respectable et utile, elle ne peut rester aussi marquée qu'elle l'est actuellement."
Je reprendrai la totalité des propos de cet auditeurs, nous ne sommes pas là pour faire du "tam-tam" ; nous sommes là pour faire du factuel, de l'info contradictoire. Nous sommes là pour donner des éléments de compréhension. Quand une actualité comme celle des gilets jaunes "feuilletonne" (jargon de journaliste), mouvement non achevé, qui essaie de s'organiser, et d'obtenir des moments de rencontres avec les politiques etc...Cette actualité n'est pas finie.
Quand on fait du reportage, comme c'est le cas à franceinfo avec son grand service reportage, ça nous permet d'aller voir tout le monde, tous les protagonistes (les contents et les mécontents). Nous prenons notre mission très au sérieux, ne pas faire de "tam-tam", et d'être vigilant pour faire s'exprimer tous les points de vue dans cette actualité.
Cette analyse est partagée par d'autres auditeurs, que leur répondez-vous ?
Une auditrice dit encore : "Je suis saturée, vous hystérisez tellement cette actualité que vous empêchez ses acteurs d'évoluer vers le dialogue et d'aller de l'avant et sans vous en rendre compte, vous nous amenez doucement vers une gouvernance d'extrême droite où là, il n'y aura plus de liberté d'expression."
La critique des médias est fondamentale, c'est bien de les critiquer, mais je ne partage pas ce point de vue. Il y a une responsabilité particulière dans l'information, une exigence. Nous avons une responsabilité dans l'organisation du débat public, qui est également celle des politiques.
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