Les funérailles de la reine Elizabeth II : les coulisses d’une édition spéciale sur franceinfo
Nous avons consacré beaucoup de temps, toute cette semaine, à la couverture de cette actualité en Grande-Bretagne et au Royaume-Uni : la mort d’Elizabeth II et la succession du roi Charles III. Retour sur les coulisses et la préparation de l'édition spéciale qui sera consacrée ce lundi 19 septembre, aux funérailles de la reine d'Angleterre.
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Comment se prépare sur franceinfo une opération spéciale comme les funérailles de la reine d'Angleterre ? Quelles sont les coulisses et la mise en oeuvre de cette édition spéciale ? Les équipe de franceinfo sont mobilisées sur le terrain pour de nombreuses opérations spéciales toute l'année.
Pour évoquer la couverture pour notre média des funérailles d'Elizabeth II – opération London Bridge – Emmanuelle Daviet, médiatrice des antennes de Radio France, reçoit Samuel Aslanoff, chargé des opérations extérieures, à franceinfo.
Emmanuelle Daviet : Quand on écoute l’antenne en édition spéciale, tout semble aller de soi. C’est fluide, mais en coulisses, ce n’est pas si simple. Où étiez vous lorsque vous avez appris que l’état de santé de la reine s’était dégradé ?
Samuel Aslanoff : J’étais en voiture avec une équipe de franceinfo en route vers l’Ukraine, car nous avions prévu, trois jours après, de faire une journée spéciale en direct de Kiev, à l’occasion des 200 jours de guerre, pour évoquer le quotidien des Ukrainiens. Et là, on apprend que la reine Elizabeth va très mal. Un coup de fil du directeur de franceinfo m'explique que l’opération spéciale à Kiev est annulée, et que nous devons dérouter l’équipe vers Londres.
Donc le choix se fait très rapidement ?
Ça se fait très vite et surtout, ce qu’il faut faire très vite, c’est trouver les billets d’avion tout simplement pour faire Varsovie/Londres. Malheureusement, il n’y a pas de billets tout de suite. On ne peut partir que le lendemain, donc il faut trouver des chambres d’hôtel à Varsovie, et puis à Londres. Tout ça, c’est un travail en coulisses qui est assuré par des gens extraordinaires à franceinfo.
Et comment on s’organise sur un plan logistique, une fois qu’on est à Londres ?
Alors une fois qu’on est à Londres, on arrive dans le taxi très vite, puisqu’on a une émission qui va durer 3h et qui commence 4h après. J’ai la chance, et on a eu la chance, d’avoir déjà un peu répété puisqu’il y a eu le Jubilé de la reine quelques mois auparavant. Et j’étais à Londres pour faire une opération spéciale déjà, donc je sais où je vais aller, on va aller proche de Buckingham. On sait qu’on peut émettre parce qu’évidemment, si on ne peut pas émettre, ça ne sert à rien. On a avec nous des techniciens qui eux aussi sont des professionnels hors pair, et on se met à un endroit. Et là, on commence à demander qui on va interviewer.
On a une programmatrice qui commence à appeler ses contacts à Londres pour faire venir un journaliste, une Française qui habite à Londres depuis 30 ans, et dont la vie intime est liée à celle d'Elizabeth II. Et puis également un ancien membre du service des Affaires étrangères londonien, Lord Peter Ricketts, qui a connu et rencontré la reine.
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Pour autant, ce n’est pas une surprise. L’annonce du décès de la reine Elizabeth, vous aviez anticipé ?
Evidemment, comme toutes les rédactions, on anticipe. J’avais moi même participé à un document pour dire ce qu’on pouvait faire dès que la reine allait mourir. J’avais aussi fait tout un travail de recherche d’archives, parce que la radio, c’est aussi du son, et donc de retrouver du son d’Elizabeth II, ses grands discours, elle n’en fait pas beaucoup, mais elle en a fait quand même quelques uns. Et puis aussi quand elle parle français, pour faire entendre aux auditeurs son accent.
Dès vendredi, on se dit que il y a déjà eu beaucoup de choses faites sur la reine, puisqu’elle est morte le jeudi soir. Il faut commencer à parler du roi Charles et la première question, on se dit mais en fait, on dit comment Charles : "Charles Three", Charles the Third" ? La reporter va alors poser la question directement aux Londoniens, parce que ce qui est intéressant si on est à Londres, c’est qu’on est au cœur de ce qui se passe, à l'endroit ou cela se passe. Et finalement, elle fait un son avec les Londoniens qui nous expliquent qu’on dit : "Charles the Third".
Est-ce que vous diriez qu’une édition spéciale, c’est à la fois de l’artisanat, une forme d’improvisation, de la haute technologie et puis aussi, évidemment, un savoir-faire ?
C’est du savoir-faire, c’est de la haute technologie, parce qu’il faut aussi des appareils qui émettent de la radio avec encore une fois des techniciens qui font un travail remarquable. Et puis c’est parfois de l’artisanat, parce qu’en fait, il faut aussi se laisser prendre par ce qui se passe autour de nous. Moi, j’aime bien les opérations spéciales quand on est sur le terrain, parce que notre rôle de reporters c'est aussi de voir des choses, et ce qu’on voit sur le terrain à un moment donné, il faut aussi qu’on puisse le capter et le mettre dans la radio et le faire entendre aux autres.
On est un média, on est entre les gens, entre ce qui se passe sur le terrain et puis les auditeurs. Et c’est là où il y a un peu d’artisanat. Une anecdote : on était à un moment donné à Edimbourg, on attend le passage du cercueil de la reine et là, j’entends un son de cornemuse. C’était la cornemuse qui était jouée à 300 mètres de là, par la garde qui accompagnait la reine. Ce son de cornemuse, il sortait d’où ? Il sortait d’un smartphone de ma voisine, une Écossaise qui regardait la télé. Et donc j’ai rapproché le micro pour prendre ce son de cornemuse, pour accompagner ce moment, et pour encore une fois le faire entendre aux auditeurs. Là, on était vraiment dans l’artisanat.
Vous nous avez indiqué que lundi dernier, vous deviez faire une journée spéciale en direct de Kiev auprès des Ukrainiens. Quand aura lieu finalement cette journée ? Parce que ce que nous disent les auditeurs dans leur courrier, c’est : "N’oubliez pas l’Ukraine".
On n’a pas encore la date, mais ce qui est sûr, c’est qu’on la fera. Je l’ai promis aussi aux interlocuteurs que nous avons en Ukraine. Ils ne veulent pas être oubliés. On ne les oublie pas non plus.
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