"Adolescence" sur Netflix : qu'est-ce que le phénomène de la "manosphère" ?
La minisérie britannique, qui a rencontré un grand succès, aborde notamment le thème du masculinisme sur les réseaux sociaux et son influence sur les garçons.
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Adolescence, la série britannique en quatre épisodes diffusée sur Netflix depuis le 13 mars 2025, va être montrée dans les collèges et lycées au Royaume-Uni. À travers l'histoire, de Jamie, un garçon de 13 ans accusé du meurtre d'une camarade, elle questionne l'influence de "la manophère". Ce terme désigne toutes les communautés (blogs, forums, chaînes Youtube...) masculinistes en ligne.
Les élèves du collège André-Derain à Nanterre s'interrogent sur l'origine de cette culture sexiste et sur les moyens d'en limiter l'écho.
Un mouvement en réaction au féminisme
Evan : "Pourquoi la manosphère existe encore dans notre société a priori évoluée ?"
Ce que disent les chercheuses et chercheurs qui s'intéressent à ces courants, c'est que la "manosphère" est une réaction aux évolutions de notre société. Un rejet des avancées féministes. C'est ce qu'on appelle en anglais le "backlash".
Au sein de la "manosphère", circule même l'idée qu'aujourd'hui ce sont les hommes qui sont victimes de la domination des femmes. Dans une vidéo publiée sur son compte TikTok (aux plus de 400 000 abonnés), l'influenceur Isac Mayembo, connu sous le nom d'Alex Hitchens déclare ainsi : "Ceux qui subissent le plus de souffrance dans ce monde, ce sont bien les hommes. Arrêtez la victimisation mesdames".
Les contenus sexistes sont illégaux
Adam : "Comment ces propos peuvent-ils être légaux sur internet alors que des enfants peuvent les voir ?"
Tout dépend de la nature des propos. S'il s'agit d'insultes envers les femmes ou de discours qui incitent à la violence envers elles, c'est illégal. Les auteurs peuvent être poursuivis pour injures sexistes ou diffamation. S'ils visent une ou plusieurs femmes en particulier, cela peut être considéré comme du harcèlement.
Si vous repérez des contenus sexistes, vous pouvez les signaler sur la plateforme gouvernementale en ligne Pharos. Si vous en êtes victimes, vous pouvez en parler à vos proches, à un adulte de confiance, ou à des associations comme "En avant toute(s)". Elle a mis en place un chat pour écouter et conseiller les adolescents confrontés à des violences sexistes et sexuelles.
Les plateformes plutôt passives
Sara : Pourquoi n'y a-t-il pas eu de démarche contre ces contenus sur les réseaux sociaux ?
Les plateformes ne sont pas totalement passives. Par exemple, Andrew Tate, l'un des influenceurs masculinistes les plus connus, a été banni de la plupart des réseaux, pour incitation à la haine. Mais certes, globalement, les plateformes ne sont pas très engagées dans la défense des droits des femmes.
Mark Zuckerberg, le patron de Meta (maison mère de Facebook et Instagram), soutient les thèses masculinistes. Et il a décidé, en janvier 2025, d'autoriser, aux États-Unis, les commentaires discriminants envers les femmes et les personnes LGBT+. Il s'est, en quelque sorte, aligné sur Elon Musk, qui, quand il a racheté Twitter en 2022, a supprimé le système qui modérait les contenus haineux.
L'Europe, précurseuse en matière de contrôle
Sur le plan politique, l'Union européenne est à l'avant-garde en termes de régulation des plateformes avec son règlement sur les services numériques. Le DSA, entré en vigueur à l'été 2023, oblige les plateformes à supprimer tous les propos discriminatoires et donc les discours sexistes de la manosphère. Si cette règle n'est pas respectée et ce, de façon répétée, les plateformes risquent une forte amende, voire une interdiction de leurs activités en Europe. Pour le moment, aucune sanction n'a été prononcée.
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