"Euthanasie", "suicide assisté", "soins palliatifs" : le vrai ou faux junior décrypte les mots liés à la fin de vie

Les députés ont entamé cette semaine l'examen de deux propositions de loi pour la prise en charge des malades incurables. L'une, très controversée, sur l'aide à mourir. Et l'autre, plus consensuelle, sur le traitement de la douleur.

Article rédigé par franceinfo
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Une unité de soins palliatifs à Valenciennes (Nord), le 11 mars 2025. (SEBASTIEN COURDJI / MAXPPP)
Une unité de soins palliatifs à Valenciennes (Nord), le 11 mars 2025. (SEBASTIEN COURDJI / MAXPPP)

Si les débats à propos de la proposition de loi sur la fin de vie à l'Assemblée nationale devaient "s'enliser", le référendum pourrait être "une voie pour permettre aux Français de s'exprimer", a expliqué Emmanuel Macron mardi 13 mai. Les députés ont entamé lundi l'examen de ce texte en deux volets : l'un sur l'aide à mourir et l'autre sur les soins palliatifs. 

Quelles sont les mesures principales de cette proposition de loi ? Le vrai ou faux junior répond aux questions des élèves de 4e du collège Jules Ferry à Sainte-Geneviève-des-bois (Essonne) et du collège Jean Perrin à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Une aide à mourir sous condition strictes

Nathan : "Est-ce que la nouvelle loi permettra à n'importe qui de demander l'euthanasie ?"

On va s'arrêter sur le terme que tu utilises : l'euthanasie. Selon l'association médicale mondiale, l'euthanasie, c'est quand un médecin, un soignant administre une substance létale, mortelle, à un patient qui souhaite mettre fin à ses jours. Dans la proposition de loi le mot "euthanasie" n'est jamais employé. Les députés ont choisi l'expression "aide à mourir", qui est moins controversée.

Mais attention, l'idée n'est pas que n'importe qui puisse demander cette aide à mourir. Le texte prévoit un cadre stricte. Cela concernerait "les personnes atteintes d'une maladie grave et incurable, qui engage le pronostic vital". Des malades qui sont "en phase terminale ou avancée". L'aide à mourrir concerne aussi des personnes "dont les souffrances ne peuvent pas être soulagées ou qui sont insupportables". La proposition dit aussi que pour demander l'aide à mourir il faut que le patient soit en mesure d'exprimer "clairement" sa volonté. Il faut être majeur, de nationalité française ou résider en France de façon régulière et stable.

Un "suicide assisté" qui ne dit pas son nom

Eva : "J'ai entendu dire que la mort assistée est considérée par certains comme un suicide. Est-ce que c'est vrai ?"

Eva aborde la deuxième mesure principale du texte sur l'aide à mourir. La proposition de loi prévoit aussi d'autoriser un malade incurable, s'il est en capacité de le faire, à s'administrer lui-même une substance létale. Les conditions médicales et d'âge sont les mêmes que pour l'aide à mourir assistée par un médecin. Dans certains pays, où c'est déjà légalisé, comme la Belgique ou la Suisse (comme le détaille le Centre national sur la fin de vie), on parle de "suicide assisté". Mais cette expression n'est pas employée dans la proposition de loi des députés français. C'est un mot tabou, comme l'euthanasie.

Les soins palliatifs ne sont pas une "aide à mourir"

Wanis : "Est-il vrai que les soins palliatifs peuvent nous faire mourrir sans aucune douleur ?"

L'objectif des soins palliatifs n'est pas d'accélerer la mort du malade, ni de la repousser, ou de tenter de le guérir. Selon la définition de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ce sont des soins qui visent à atténuer la douleur d'une personne dont la maladie est potentiellement mortelle. Cela va même au delà des symptômes physiques. Dans un service de soins palliatifs, on cherche aussi à soulager les besoins psychologiques des patients, à accompagner sa famille, ses proches. Il peut y avoir des médecins, des psychologues, des infirmiers ou encore des kinés spécialisés en soins palliatifs.

L'ambition générale de la proposition de loi c'est de permettre à davantage de personnes en fin de vie d'avoir accès aux soins palliatifs. Par exemple, en formant plus de soignants ou en créant des "maisons de soins palliatifs" dans les territoires où il n'y a pas de lits d'hôpitaux dédiés à cet accompagnement.

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