"Squid Game" inspiré de faits réels, "Tanaland" un pays pour et par les femmes... Le vrai ou faux junior décrypte les dernières tendances des réseaux sociaux

Avec ses quelque 330 millions de vues sur Netflix - un record ! -, la série sud-coréenne suscite beaucoup d'interrogations et de rumeurs.

Article rédigé par Valentin Houinato
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La saison 1 de "Squid Game" a connu un succès dans le monde entier. (NETFLIX/YOUNGKYU PARK)
La saison 1 de "Squid Game" a connu un succès dans le monde entier. (NETFLIX/YOUNGKYU PARK)

Impossible de passe à côté : la série est partout. Depuis sa sortie fin décembre sur Netflix, la saison 2 de Squid Game cartonne et bat record sur record, avec 330 millions de vues par exemple. Pour rappel, il s'agit de l'histoire de personnes en difficultés financières qui participent à une compétition en Corée du Sud. Ils jouent alors à des jeux d'enfants, tel que le fameux "1,2,3 Soleil". Problème ? Quand vous perdez, vous mourrez ! Sauf que certains ont mêlé le vrai et le faux. Explications.

Non, personne n'a été forcé de jouer à "Squid Game" dans la vraie vie

C'est la rumeur qui court sur les réseaux sociaux depuis la sortie de la deuxième saison. Sur TikTok, notamment, des dizaines de vidéos, sur fond de musiques angoissantes et d'une voix générée par IA vous racontent une histoire supposée vraie.

"Des horreurs ont vraiment eu lieu" ; "Squid Game a vraiment existé dans la vraie vie" ou encore "Dans les années 80, des milliers de personnes ont été forcées de survivre dans des lieux similaires à ceux de la série".

https://www.instagram.com/p/DBTWdWEIEYE/?img_index=1

Il ne s'agit pas d'images d'archives, mais bien d'images générées par l'intelligence artificielle. Quand on remonte le fil, on se rend compte que c'est un artiste qui les a publiées sur son compte Instagram en octobre dernier et toutes ses publications sont de ce goût-là avec la mention "Généré par IA".

Mais attention : Hwang Dong-Hyeok, le réalisateur de la série, explique, lui, qu'il s'est bien inspiré sur un fait historique... mais rien à voir avec une pseudo-télé-réalité tueuse ! Ce dont parle le réalisateur s'est déroulé en 2009. Cette année-là, le constructeur automobile sud-coréen Ssangyong Motors licencie plus de 2 600 personnes, soit près de 40% du personnel.

S'en suivent des dizaines de jours de grève ultra-violente : l'usine est transformée en véritable champ de bataille, des policiers tirent au taser sur des grévistes. Un militant passe même 100 jours au sommet d'une cheminée ! "Je voulais montrer que dans le monde d'aujourd'hui, n'importe quel membre de la classe moyenne peut dégringoler au bas de l'échelle économique du jour au lendemain", décrivait par exemple Hwang Dong-Hyeok.

Tanaland

Sur les réseaux, ces derniers mois, sous les vidéos d'utilisatrices qui partageaient leur maquillage, leur séance de sport ou leur look du jour, plusieurs commentaires, souvent postés par des hommes, mentionnaient le mot "tana".

À l’origine du mot, deux options. Pour certains, il s'agit de la contraction du mot "Puttana", pour d'autres il s'agit d'une reprise des paroles du rappeur Niska. Face au phénomène, des femmes se sont organisées et ont donc créé "Tanaland".

Il s'agit d'un pays fictif, avec des codes, un drapeau et un fort sentiment d'appartenance, voire de fierté pour certaines. Une façon de se réapproprier le terme et de dénoncer le cyberharcèlement sexiste.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.