Aurélie Filippetti dit-elle vrai sur les retombées des festivals ?
A quelques jours du début de la saison des festivals avec l'ouverture la semaine prochaine du Printemps de Bourges, le Vrai du faux s'intéresse ce matin à une déclaration de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti : "L'impact d'un événement culturel est encore plus fort dans une zone rurale ou une zone marginalisée. Vous investissez un euro sur un festival, vous avez six ou sept euros de retombées pour le territoire". Vrai ou faux ?
Vrai... mais
C'est vrai sur la philosophie du propos. Car pour la forme, ... impossible de vérifier les six à sept euros avancés par Aurélie Filippetti, y compris auprès de son ministère.
Ceci dit les territoires ruraux semblent effectivement
profiter de la présence de festival. C'est aussi l'une des conclusions
d'Emmanuel Négrier est politologue à Montpellier, il a enquêté sur les retombées
des événements culturels.
"Dans les territoires ruraux, les festivals jouent un rôle de développement qu'on ne leur retrouve pas dans les milieux plus urbains. Et ce pour une raison simple : la population locale est en nombre très réduits or le calcul des retombées se fait sur la base des dépenses des populations non-locales. Il y a donc forcément plus de retombée que dans les villes. "
Le petit festival de l'étang de Thau dans l'Hérault par exemple rapporte 13 euros au territoire pour un euro investi. A titre de comparaison, on tombe à sept euros de retombées pour les Eurockéennes de Belfort et quatre pour le Festival d'Aurillac.
L'opposition ville/campagne suffit-elle a expliquer ces différences ?
Il faut manier ce rapport entre retombées économiques/ subventions avec précaution, car il est très "érratique". C'est en tout cas ce qu'explique une étude commandée par Aurélie Filipetti elle-même pour montrer que la culture a un intérêt économique, qu'elle rapporte.
Pourquoi ce calcul est erratique ? Parce que tout dépend d'abord du niveau de subvention. Le festival Cognac blues par exemple est financé à hauteur de 350.000 euros pour des retombées estimées à 300.000 euros : 0,87 euros de retombées pour un euro investi... pas terrible.
Ensuite, les gros festivals ont plutôt tendance à s'autofinancer. Jusqu'à 95 % pour les vieilles Charrues de Carhaix par exemple. Si l'on rapporte la maigre subvention publique aux plus de 4 millions 300 milles euros de retombées économiques pour le territoire, l'écart est énorme et ne veut pas dire grand chose.
Un argument dangereux pour la culture ?
L'argument de communication d'Aurélie Filippetti est à double tranchant. Le danger, c'est que le critère économique devienne "la seule justification pour accorder des subventions publiques " car "une programmation artistique courageuse " n'est pas forcément celui qui rapporte le plus d'argent, d'après l'étude du ministère.
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