Brice Hortefeux dit-il vrai sur les effectifs policiers ?
Bataille de chiffres entre Brice Hortefeux, ancien ministre UMP de l'Intérieur, et son successeur PS Manuel Valls. Selon Brice Hortefeux, la France de François Fillon comptait en 2010 2.000 policiers et 2.500 gendarmes de plus que la France de Lionel Jospin en 2000. Vrai ou faux ?
FAUX
En 2010, alors qu'elle vient d'être
placée sous le commandement opérationnel du ministère de l'Intérieur, la
gendarmerie est forte de 95.155 militaires, soit 1.372 de moins qu'en 2000 sous
la gauche (source : direction générale de la Gendarmerie nationale). Et pas 2.500 de plus.
La même année, la police nationale compte 115.456 fonctionnaires "actifs",
c'est-à-dire affectés sur le terrain (hors administratifs et adjoints de sécurité), contre 114.181 dix ans plus tôt, soit
1.275 de plus (sources : syndicales et ministère de l'Intérieur). Et pas 2.000.
Brice Hortefeux oublie aussi que,
durant le seul quinquennat Sarkozy, les effectifs de police et de gendarmerie
ont été amputés de plus de 10.000 hommes (sur ce point, c'est Manuel Valls qui dit vrai).
Mais cette bataille de chiffres ne
doit pas masquer la question essentielle : à quoi emploie-t-on les forces de
sécurité ? Selon le sociologue Christian Mouhanna, spécialiste des questions de
sécurité, il y a trop peu de policiers et gendarmes "véritablement au service
des citoyens". Nombre d'entre eux sont en effet affectés à des tâches de surveillance ("plantons") ou de maintien de l'ordre (CRS, gendarmes mobiles). "On voit bien que le chiffre brut ne signifie pas grand chose", explique le chercheur au CNRS. "La question est de savoir pourquoi on travaille, quels sont les objectifs. Si on ne fait que collectionner des chiffres d'interpellations ou si cela poursuit une stratégie cohérente", poursuit-il. Avant de rappeler l'aberration de "cette course à la performance quand on a mis les commissariats en concurrence les uns avec les autres."
Mal déployée, mal employée, mal
évaluée sur les seuls critères chiffrés, comment la police et la gendarmerie
française seraient-elles jugés par les citoyens si on leur posait la question ?
Nos voisins britanniques, qui ont
profondément réformé leurs forces de l'ordre, défendent une police plus proche
de la population, qui noue avec elle des contacts quotidiens dans le cadre des
missions de prévention. En Angleterre, les services de police sont évalués par
les citoyens, et pas jugés uniquement sur des critères de performance chiffrés.
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