Est-il vrai que 13 départements ne comptent plus aucun gynécologue, comme l’affirme Marine Le Pen ?
La candidate du Rassemblement national à la présidence de la République dénonce le recul de l’accès des femmes à la santé.
Alors que les déserts médicaux se multiplient dans les zones rurales, Marine Le Pen met en avant le sort des femmes. Interrogée sur France 2 mardi 19 octobre la candidate à l’Élysée affirme que "dans 13 départements en France, il n'y a plus de gynécologue". C’est faux même s’il existe un vrai problème sur ce sujet. La Cellule le Vrai du faux vous explique pourquoi.
Deux catégories principales de gynécologues
Il existe deux grandes familles de gynécologues : les gynécologues médicaux, qui suivent les femmes tout au long de leur vie, et les gynécologues obstétriciens, qui s’occupent de la grossesse et l'accouchement mais aussi des autres moments de la vie des femmes. Pour les gynécologues médicaux, 13 départements n'en comptent effectivement aucun, d’après le conseil de l'Ordre des médecins (Hautes-Alpes, Cher, Corrèze, Creuse, Loir-et-Cher, Haute-Marne, Meuse, Nièvre, Haut-Rhin, Deux-Sèvres, Yonne, Territoire de Belfort et Mayotte).
Mais cela ne veut pas dire que ces départements ne comptent plus du tout de gynécologues, comme le dit Marine Le Pen dans un raccourci.
Car il y a les gynécologues obstétriciens qui, au-delà de leur travail sur la grossesse et l’accouchement, s’occupent du suivi des femmes en dehors des étapes de l’enfantement. Cette catégorie de gynécologues est même la plus nombreuse et est implantée dans tous les départements. Par exemple, dans le Haut-Rhin, s’il n’y a aucun gynécologue médical, il existe 61 obstétriciens, sans compter les gynécologues en hôpital et en clinique.
Les gynécologues médicaux en perte de vitesse
Reste que les gynécologues médicaux sont peu nombreux en France. On n’en compte que 2,6 pour 100 000 femmes. Leur nombre va encore baisser en raison des départs à la retraite car leur âge moyen est de 65 ans. Cette pénurie s’explique par le fait que la France a arrêté de former cette catégorie de gynécologues entre 1984 et 2003 car elle n'était pas reconnue au niveau européen. Seuls les gynécologues obstétriciens ont continué à être formés. La spécialité a finalement été rétablie en 2003, mais ce vide total de formation a des conséquences durables.
Quant aux gynécologues obstétriciens, ils sont aujourd’hui largement majoritaires ; leur nombre augmente depuis 2012 et ils sont plus jeunes. Cependant, les départements ruraux en manquent ; et il y a aussi des pénuries dans les hôpitaux. En dehors des gynécologues, rappelons que les médecins généralistes et les sages-femmes contribuent au suivi des femmes tout au long de leur vie.
À regarder
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter