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Incendies en France : y a-t-il quatre fois moins de feux de forêt que dans les années 1980, comme l'affirme le ministre de la Transition écologique ?

Le vrai ou faux Antoine Krempf, Joanna Yakin, Emilie Gautreau, Thomas Pontillon et Gérald Roux Du lundi au vendredi à 7h25, 11h25

Incendies en Ardèche, dans l'Hérault ou en Gironde : les sinistres se multiplient depuis le début de l'été. Mais Christophe Béchu l'assure : les feux de forêt sont beaucoup moins nombreux qu'il y a quarante ans.

Antoine Krempf

Radio France

Publié le 29/07/2022 09:23 Mis à jour le 29/07/2022 14:03

Temps de lecture : 3min

Un Canadair de la Sécurité civile largue de l'eau sur des forêts en feu près de Gignac, dans le sud de la France, le 26 juillet 2022. (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Avant même le mois d'août, la superficie brûlée lors des incendies est déjà supérieure à celles de l'année 2021. En Gironde, en Ardèche ou dans les Alpes-de-Haute-Provence, des milliers d'hectares de forêt ont été détruits par les flammes.

>> AVANT/APRES. Incendies en Gironde : visualisez l'étendue des forêts détruites grâce à des images satellites

Mais Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, l'assure : on a déjà connu pire. "Les incendies ont été divisés par quatre, la surface brûlée, par rapport aux années 1980 compte tenu des plans de prévention. Le phénomène nouveau, c'est la multiplication des feux hors-norme."

Une baisse constante des feux de forêts depuis quarante ans

Le ministre dit vrai. Grâce à la base de données Prométhée, on peut remonter l'historique des incendies de forêt dans la très sensible région méditerranéene : 15 départements du Sud-Est, des Pyrénées orientales à la Corse, en passant par l'Hérault, l'Ardèche ou le Var.

Dans cette zone-là, durant les années 1980, on comptait chaque année en moyenne près de 3 000 feux de forêt pour 30 800 hectares détruits. Vingt ans plus tard, dans les années 2000, la moyenne annuelle tombe à 2200 incendies et 15 000 hectares brûlés. Et ces toutes dernières années, la zone a connu en moyenne autour de 1 500 feux de forêt et moins de 10 000 hectares ravagés par an.

La tendance est donc clairement à la baisse, en moyenne, depuis 40 ans : le nombre d'incendies a été divisé par deux et la surface détruite par trois. La seule année qui sort franchement du lot, c'est 2003, année de la canicule, avec plus de 60 000 hectares partis en fumée rien que pour la zone méditerranée, notamment dans le massif des Maures.

Moins d'incendies mais plus de feux "hors norme" ?

Le caractère "hors norme" de ces dernières années ne concerne par forcément l'ampleur des incendies, mais la longueur de la saison des feux. Les feux de foret commencent de plus en plus tôt, dès le mois de février, et s'étendrent jusqu'à l'automne, comme le montre les données européennes sur les incendies en France.

Et selon les projections des chercheurs de l'Inrae, ce qui est en jeu à l'avenir avec le dérèglement climatique, c'est un risque encore plus accru dans les zones déjà touchées, notamment dans le Sud Est, mais aussi de nouveaux territoires concernés à cause de la sécheresse de la hausse des température, notamment dans les montagnes, la région Centre ou les Pays de la Loire.